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REVUE PÉDAGOGIQUE.

ment parallèle, de manière à ce qu’elles se complètent mutuellement, la géographie et l’histoire par exemple.

4. La législation sur le travail des enfants et des femmes dans les manufactures. — Rapporteur : M. Halben, professeur d’école normale à Hambourg.

Le congrès condamne l’école dite « de fabrique » (die Fabrikschule) ;

Il émet le vœu qu’aucun enfant ne puisse être admis dans les fabriques, les mines, les carrières, etc., s’il n’a quatorze ans révolus ;

Que les femmes mariées disposent du temps que réclament les soins et l’éducation de leurs enfants, et que, pendant qu’elles sont au travail, les enfants soient placés sous la surveillance de personnes commises à cet effet ;

Que les jeunes gens et les jeunes filles employés dans les fabriques soient tenus de fréquenter, de 14 à 18 ans, la classe d’adultes (Fortbildungsschule) deux fois par semaine, le jour, afin d’y compléter leur instruction générale et recevoir en même temps l’éducation spéciale que réclame leur profession.

5. L’école primaire et l’éducation. — Rapporteur : M. Weichsel, instituteur à Würtzbourg.

C’est l’école primaire qui doit donner aux enfants de toutes les classes l’instruction générale élémentaire indispensable à tous.

L’école primaire est un établissement d’instruction dans lequel les enfants recevront une éducation esthétique, religieuse, morale ; mais elle ne doit jamais perdre de vue qu’elle prépare en même temps à la vie pratique.

L’instruction civique et l’éducation politique du peuple doit commencer dès l’école primaire.

L’école primaire doit être commune à tous, la même pour tous, et la seule école préparatoire aux lycées et collèges.

L’école primaire publique doit être gratuite. (Cette dernière conclusion du rapporteur a été retirée sur la demande du président.)

6. Les colonies de vacances en faveur d’enfants de faible constitution. — Rapporteur : M. Veite, directeur d’école à Francfort-sur-le-Mein. Leur organisation doit varier suivant les pays et les besoins locaux. Il est du devoir des instituteurs de prêter leur concours aux associations créées dans le but de propager cette institution.

Le délégué français a pris part à la discussion de la deuxième question, les écoles non confessionnelles. Il a fait connaître l’économie et l’esprit de la loi française de 1882 : elle remet à la famille et aux églises l’enseignement religieux proprement dit, l’enseignement. dogmatique, mais elle confie à l’école, à l’instituteur, l’enseignement de la morale qui est le même pour tous, à quelque culte qu’ils appartiennent. Le programme de l’école commence par les devoirs de l’enfant dans la famille et finit par ses devoirs envers Dieu. La mission de l’instituteur consiste à fortifier, à enraciner dans l’âme de ses élèves, pour toute leur vie, ces notions essentielles de moralité humaine communes à toutes les doctrines. L’école donne l’éducation morale dans son acception la plus élevée, et l’éducation nationale