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LE 26e CONGRÈS DES INSTITUTEURS ALLEMANDS

riture fournie par la Cour pour le maître et les enfants. Ces enfants, orphelins pour la plupart, devaient fréquenter l’école pendant cinq ans, et être exercés à un métier honnête ou à d’autres travaux manuels pour lesquels ils auront du goût.

Dans l’édit promulgué en 1832, l’obligation scolaire, déjà décrétée en 1619, est étendue à tous les enfants de l’âge de 6 ans à celui de 14 ; plusieurs matières facultatives sont ajoutées au programme d’enseignement, la géographie, l’histoire, des notions usuelles sur les sciences et sur la mesure des surfaces et des volumes. De plus les garçons doivent être exercés à l’arboriculture et à l’horticulture : les filles doivent apprendre à filer, à coudre, à tricoter, à broder.

L’énumération des établissements d’enseignement que la capitale hessoise possède en ce moment nous donne une idée assez exacte de ce que font pour l’instruction publique les villes d’Allemagne. Darmstadt, dont la population est de 41,000 habitants, peut, sous ce rapport, servir de type. L’organisation est à peu de chose près la même partout.

À la base, pour les enfants d’âge scolaire, c’est-à-dire de 6 à 14 ans, il y a six grandes écoles primaires, comptant chacune de 11 à 16 classes, et recevant 4,500 élèves, soit en moyenne 750 par école.

Les quatre premières, deux pour les garçons et deux pour les filles, sont gratuites ; la ville fournit aux enfants le matériel d’enseignement et les livres. Les écoles de filles sont dirigées par des instituteurs ; les institutrices[1] ne donnent l’enseignement que dans les classes inférieures. Le personnel de ces quatre écoles se compose de 38 instituteurs, 8 institutrices, 143 maîtresses de travaux à l’aiguille, un maître de gymnastique, un maître de dessin, un maître de chant.

Les deux autres écoles, une pour les garçons et une pour les filles, sont payantes (30 francs par an) et destinées aux enfants de la classe moyenne. On consacre cinq heures par semaine au français ; la géométrie et le dessin y sont l’objet de soins tout particuliers ; le personnel se compose de 26 instituteurs, 5 institutrices, une maîtresse de dessin et 5 maîtresses de travaux à l’aiguille.

Les traitements des instituteurs et institutrices stagiaires varient de 1,000 à 1,125 francs, suivant qu’ils ont ou n’ont pas le certificat d’aptitude pédagogique ; après trois années de service, le chiffre est porté à 1,275 francs.

Pour les instituteurs titulaires, les traitements s’élèvent, par augmentations quinquennales, de 1,647 fr. 50 c. à 3,000 francs.

Les directeurs ont un supplément de 640 francs. Aucun maître n’est logé ; les indemnités de logement sont de 560 francs pour les instituteurs mariés ou veufs, de 310 francs pour les institutrices et les

  1. Les institutrices sont toutes célibataires. Celles qui se marient sont obligées de se démettre de leurs fonctions.