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REVUE PÉDAGOGIQUE

surtout à ce que les enfants sortant à treize ou quatorze ans de l’école primaire aient dès lors dans leur esprit un bagage technique élémentaire partout applicable, une certaine justesse dans l’œil, en même temps que dans leurs mains la pratique initiale des outils fondamentaux. Ainsi préparé, l’apprenti se spécialisera promptement selon les exigences de l’industrie qui va l’accueillir, mais sans perdre complètement les acquisitions de petit savoir général qu’aura dû lui procurer sa première instruction professionnelle. »

Le travail manuel à l’école primaire, par Otto Salomon, directeur de l’école normale de travail manuel de Nääs (Suède) ; traduit du suédois, sous la direction de M. G. Salicis, par MM. E. Schmitt, directeur d’école communale à Paris, et Th. Petit, directeur d’école communale à Nancy. Paris, Colin, et Nancy, Sidot frères, 1885. — L’ouvrage de M. Salomon fait connaître en détail l’organisation de l’enseignement du travail manuel en Suède, et plus particulièrement le plan d’études adopté à l’école normale spéciale de Nääs. On y trouve aussi quelques indications relatives aux pays étrangers. Des planches placées à la fin du volume mettent sous les yeux du lecteur les modèles des principaux objets exécutés dans les ateliers de Nääs. Ce volume est d’une lecture intéressante ; il est regrettable toutefois qu’on y ait laissé subsister un grand nombre, de fautes d’impression, surtout dans les noms propres.

Langue allemande.


L’âge scolaire. — La Bayerische Lehrerzeitung estime qu’il y a grand danger à envoyer les enfants trop tôt à l’école. Habitués au mouvement, au grand air, ils sont tout à coup condamnés à rester de longues heures assis, enfermés, à suivre un régime nouveau et peu hygiénique. En même temps que le corps souffre de ce changement, que les muscles, les os, tout l’organisme est plus ou moins enrayé dans son développement, que le sang devient moins riche, les joues moins roses, les yeux moins vifs, il est fait appel à une dépense nouvelle de forces ; l’esprit se met en travail ; les efforts intellectuels causent une fatigue physique.

Si l’enfant est vigoureux, il surmonte peu à peu tous ces obstacles accumulés ; s’il est chétif, il tombe malade, ou se traîne languissant ; il ne peut suivre ses camarades, il reste dans les derniers, ses efforts même l’obligent à s’arrêter, à se reposer, à manquer l’école ; d’où des retards qui pèsent sur lui jusqu’à la fin de la période scolaire. Les parents ambitieux qui ont voulu des succès hâtifs sont cruellement punis par où ils ont péché.

La Bayerische Lehrerzeitung cite un bon nombre d’autorités médicales qui demandent que l’âge scolaire soit fixé à sept ans et non à six.