Page:Revue pédagogique, second semestre, 1885.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée
217
A TRAVERS LES ÉCOLES

soutenue, noble, mais une éloquence nouvelle, ayant un moindre souci du bon goût et de la mesure, curieuse avant tout du succès, de l’effet, ne ménageant pas les oppositions, les prodiguant plutôt, bigarrée, voyante, choquante parfois, indifférente jamais, animée, passionnée et passionnante, pleine de mouvement et d’action, de verve et de vie, telle que la pratiqueront, s’adressant non plus à un petit nombre d’esprits, mais au grand nombre, à la foule, le pamphlet et le journal…

» En somme, Molière est d’un temps qui n’est plus ; c’est un ancien, un classique que protège et sauve son génie. Beaumarchais est d’un temps voisin du nôtre, qui déjà est le nôtre ; il en est un des premiers par la date ; c’est pour nous un aîné ; à ce titre, il nous intéressera longtemps encore.

» Que si cette étude ne satisfaisait pas sur tous les points votre esprit, les textes vous sont ouverts comme à moi, consultez-les, voyez et réfléchissez ; ce sera encore le gain le plus sûr que vous aurez remporté de cet entretien.

» Que si elle vous paraissait trop développée pour prendre place dans votre leçon, restreignez-la ou même supprimez-la ; elle ne vous aurait pourtant pas été inutile ; ce serait déjà beaucoup qu’elle vous eût aidé à réfléchir, à vous faire une idée nette et précise du sujet que vous aviez à traiter, de Beaumarchais écrivain. »