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LE XVe CONGRÈS DES INSTITUTEURS
DE LA SUISSE ALLEMANDE



La Revue pédagogique a rendu compte du 9e congrès des instituteurs de la Suisse romande, qui s’est tenu au mois d’août à Genève. Nous allons faire connaître aujourd’hui à nos lecteurs le 15e congrès des instituteurs de la Suisse allemande, qui s’est réuni à Bâle du 5 au 7 octobre 1884.

En assistant à ces congrès, on s’aperçoit bien vite qu’on est au milieu d’un peuple habitué depuis longtemps à se diriger lui-même.

Les Bâlois ont bien fait [es choses. Population intelligente, laborieuse et riche, d’une franchise et d’une simplicité tout helvétiques, ils ont le sens pratique et organisateur du commerçant et de l’industriel. Tous les habitants, depuis l’artisan jusqu’au banquier, ont offert des chambres pour les membres du congrès, et ont accueilli leurs hôtes avec une hospitalité patriarcale, Aussi la sous-commission des logements n’a-t-elle pas eu de peine à loger les mille étrangers que lui amenait cette réunion.

Le dimanche soir, à l’arrivée, les membres du congrès se réunissent au lieu du rendez-vous. Les amis se retrouvent, les anciens élèves d’une même école normale se groupent, des poignées de mains s’échangent, tout le monde est gai et de bonne humeur. À un signal donné on se forme en cortège, et, précédé de l’excellente fanfare de l’Union musicale et de flambeaux que portent les plus grands élèves des écoles, on se dirige, dans l’ordre le plus parfait, à travers la ville vers le Musiksaal où devait avoir lieu le souper de bienvenue. Les monuments et les fontaines devant lesquels passe le cortège son illuminés, les maisons pavoisées.

Mille instituteurs prennent place autour des tables ; un salon du premier et les tribunes sont réservés aux deux cents institutrices, dont plusieurs portent le costume traditionnel des campagnes bernoises. Nous remarquons avec plaisir que tous les degrés de l’enseignement sont représentés au congrès : les instituteurs des écoles élémentaires (Primarschulen) et des écoles primaires supérieures (Sekundarschulen), les professeurs des Realschulen et des gymnases, des conseillers scolaires, des inspecteurs, des directeurs d’école normale, des pasteurs prennent part aux séances et aux fêtes, et sont mêlés les uns aux autres dans une cordiale confraternité. Nous travaillons tous, me disent-ils, à la même œuvre, l’éducation du pays, et nous avons réciproquement à nous instruire ; il ne faut pas qu’il y ait scission ou rivalité entre les divers degrés d’enseignement faits pour se donner la main.