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REVUE PÉDAGOGIQUE

de chercher dans un examen de plus une nouvelle garantie de la capacité des professeurs ; on veut seulement que les nouveaux professeurs, dès le début de leur carrière, attachent leur esprit à la pratique de l’enseignement, et s’efforcent de développer les aptitudes pratiques qu’ils possèdent en même temps que d’en acquérir de nouvelles. »

Le rapport officiel que nous résumons se termine par quelques considérations sur la gymnastique comme contre-poids à la fatigue cérébrale causée par les études.

Un ordre de cabinet de 1842 avait décidé que l’enseignement de la gymnastique serait obligatoire dans toutes les écoles publiques, de tout degré. Bien qu’à cet égard les choses aillent mieux eu Allemagne que chez nous, il nous est permis de constater que vingt ans après cette décision rendant la gymnastique obligatoire, il à fallu édicter des règlements scolaires pour obtenir qu’on appliquât cette obligation. Le gouvernement a résolu de la rendre sérieuse et efficace. Les écoliers ne peuvent être dispensés de la gymnastique que pour des raisons médicales, et jamais pour plus d’un semestre. L’école doit veiller sévèrement à ce que chaque élève reçoive au moins deux heures de leçons de gymnastique par semaine.

On s’est plaint que ces prescriptions n’étaient pas observées, que beaucoup d’établissements n’en tenaient aucun compte. Le rapport déclare qu’il résulte d’une inspection minutieuse que l’enseignement de la gymnastique a fait des progrès très réels quant à ses méthodes et au nombre des enfants qui le reçoivent.

On voit, en somme, que les écoliers allemands ne sont pas surchargés de travail comme on se plaît quelquefois à se les représenter. Il y a eu chez nos voisins cet avantage, si c’en est un, que les programmes n’ont pas été modifiés depuis un demi-siècle, que l’infiltration de sciences diverses qui des universités ont pénétré dans l’école s’est faite peu à peu, insensiblement. Ils n’ont innové que le moins possible.

Nous avons eu, nous, un monde à soulever, à transformer. Nous avons abordé de front le redoutable problème que pose aux éducateurs l’avènement de la démocratie succédant aux classes privilégiées, que de longs loisirs et des carrières assurées mettaient à l’abri de le lutte pour la vie. Depuis trente ans, depuis vingt ans, depuis 1870 surtout, le problème est devenu chez nous plus pressant, plus aigu. Nous avons dû nous hâter, aller vite, et il est possible que dans notre désir de trop bien faire nous ayons surchargé les études d’un poids qu’il faut songer à diminuer.

La question ne se présente donc pas absolument de la même manière de l’autre côté du Rhin que chez nous. Mais il y a néanmoins assez d’éléments semblables des deux parts pour que nous ayons quelque profit à savoir comment elle est envisagée et résolue en Allemagne.