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REVUE PÉDAGOGIQUE

En quinze ans le nombre des gymnases s’est élevé de 197 à 250 et celui des écoles secondaires de 370 à 490. La proportion des élèves s’est élevée d’autant ; pour les gymnases, elle s’est élevée de 1 élève pour 427 habitants à 1 élève pour 362 habitants, et pour les écoles secondaires, de 1 pour 362 à 1 pour 215. Le nombre des établissements ne s’est pas élevé suffisamment pour le nombre des élèves : il y a des institutions qui en renferment plus de 700, d’autres plus de 800, beaucoup plus de 500 et de 400.

La conséquence d’une telle augmentation d’élèves, c’est d’abord qu’il y a, sur le nombre, une plus grande proportion d’enfants mal doués ou qui sont gênés pour leurs études par les conditions même de la vie domestique. On sait qu’il n’y a pas ou presque pas d’internats en Allemagne. De là des difficultés et par conséquent des surcharges de travail. En outre, les classes sont trop nombreuses ; elles atteignent ou dépassent le chiffre maximum d’élèves ; les explications y sont données d’une façon plus générale et préparent moins bien à la confection des devoirs. Ni le directeur de l’établissement ni le professeur ne peuvent connaître aussi particulièrement leurs élèves, les aider, les diriger, leur faciliter la tâche.

La réunion des professeurs de la maison est trop considérable : il n’y a plus entre eux cette intimité, cette cohésion qui permettait d’acquérir une connaissance personnelle des élèves, de s’éclairer et de se soutenir les une les autres, de former uns famille entre tous. maîtres et écoliers.

On ne peut nier que cet envahissement des classes ne soit une cause de surcharge quand on voit que les plaintes à cet égard vont croissant avec l’importance des villes et des institutions. Le remède serait dans la création d’un plus grand nombre d’établissements nouveaux. Les ressources financières du budget ne permettent pas de marcher dans cette voie d’un pas aussi rapide qu’il le faudrait.

Certains changements qui se sont introduits dans l’enseignement et qu’on ne peut pas ne pas considérer comme des progrès à bien des égards, peuvent avoir contribué, dit encore le rapport, à alourdir le fardeau des études.

C’était la règle, il y a cinquante ans, que le professeur d’une classe de gymnase donnât à ses élèves un enseignement complet et leur apprit jusqu’aux mathématiques. Les examens pro facultate docendi comprenaient sans doute des catégories, mais les candidats devaient faire preuve en toutes les matières de connaissances suffisantes pour pouvoir les enseigner dans une de : classes moyennes.

Peu à peu les études spéciales que les candidats cultivaient à l’université prirent une plus grande importance ; on distingua plus nettement dans les règlements d’examen les parties spéciales et les questions d’instruction générale. Cette transformation graduelle fut le résultat d’un courant général en Allemagne. Le futur professeur eut surtout à faire preuve d’aptitudes spéciales et ne fut plus inter-