Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/115

Cette page n’a pas encore été corrigée
107
L’ÉCOLE NORMALE DE KUSNACHT

réduis, me disait-il, la grammaire et la partie philologique de la langue au plus strict nécessaire. Le premier semestre, d’avril à juillet, avec 20 à 25 leçons, me suffit pour l’étude des principales règles des déclinaisons et des conjugaisons, et pour les exercices de thèmes du manuel mis entre les mains des élèves. Dès le second semestre, d’octobre à avril, nous lisons César (au moins un livre), des extraits de Tite-Live, un livre de Virgile. Je fais lire un paragraphe, je le fais expliquer et comprendre, puis je dicte une traduction littérale pour que les élèves puissent s’y retrouver dans leurs études, et je donne ou je fais rappeler les règles grammaticales au fur et à mesure qu’elles se rencontrent dans notre texte. Enlia, le passage essentiel est appris par cœur. »

Si nous entrons dans ces détails, c’est que la question a déjà été soulevée, en France, de l’introduction du latin dans notre enseignement normal, lorsqu’on aura quelque peu allégé d’un autre côté des programmes déjà très chargés.

Le programme des langues allemande et française, de l’histoire et de la géographie, du dessin ne donnent lieu à aucune observation particulière. Mais le cours de mathématiques nous paraît bien chargé ; peut-être est-il trop élevé même pour les élèves-maîtres qui se préparent au brevet des écoles primaires supérieures. Ainsi, le programme recommande de rattacher, à la géométrie des trois premières années, les éléments de la géométrie descriptive et les principales propriétés des sections coniques ; et au programme de la quatrième année figurent « les combinaisons et la théorie du binôme ; les propriétés principales des fonctions entières rationnelles et des équations supérieures, et la trigonométrie sphérique. »

Le chant occupe une place importante (4 heures par semaine) dans le programme. De plus, l’étude du violon est obligatoire. Aucun instrument ne se prête mieux à l’étude de la musique vocale et des morceaux de chant que les instituteurs doivent apprendre à leurs enfants : ses notes n’ont rien de rêche et de désagréable à l’oreille ; il ménage la voix du maître et diminue considérablement la fatigue que celui-ci éprouve si, après avoir fait la classe pendant cinq ou six heures, il veut encore faire chanter ses élèves.