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REVUE PÉDAGOGIQUE

heures de classe demandant une préparation (les élèves-maîtresses 17), et 146 heures ne demandant pas de préparation, y compris les travaux horticoles et manuels, soit au total 37 (les élèves-maîtresses 33) ; tandis qu’à Küsnacht le nombre moyen des heures obligatoires est de 36, celui des heures facultatives de 6, soit en tout 42, et les travaux manuels n’y existent pas.

Les leçons de religion sont facultatives ; mais tous les élèves les suivent. Elles n’ont d’ailleurs aucun caractère confessionnel, et, comme l’indique le programme, portent plutôt sur l’histoire de la religion ou mieux encore des religions. Dans l’histoire des religions païennes, le professeur cherche à montrer quelle pensée idéale se dégage des doctrines ou des institutions établies par les fondateurs, et il fait connaître d’une manière plus détaillée les mythologies grecque, germanique et persane. Il cherche à : éveiller l’intérêt de ses auditeurs par la lecture de passages des œuvres des grands écrivains, de l’Iliade, de l’Antigone de Sophocle, de l’Iphigénie de Gœthe, des poésies de Schiller, etc. Pour la religion juive, il se sert des livres historiques et prophétiques de l’Ancien Testament, et, pour la religion de Jésus, des évangiles. Il cherche à amener les élèves à réfléchir sur toutes ces questions, à se pénétrer des vérités reconnues comme telles, et à se faire une conviction raisonnée, plus solidement assise et plus profonde que si elle est imposée.

Le latin est facultatif également. Le professeur divise son enseignement en trois cours. Vingt à trente élèves les suivent régulièrement ; ce sont en majorité ceux qui, à leur sortie de l’école normale, veulent passer une année à l’université de Zurich pour se préparer aux examens de Sekundarlehrer. Pour les admettre à ses cours, le professeur exige qu’ils aient déjà étudié, pendant trois ans au moins, une langue vivante, de préférence le français, et, comme ils ont déjà 35 à 40 heures de classe obligatoire par semaine, il sait qu’il ne peut leur demander beaucoup de temps en dehors de ses leçons. Aussi cherche-t-il à mettre le plus tôt possible un livre de latin entre les mains des élèves, afin de les intéresser à ces lectures, de leur donner le désir de les continuer et d’étudier mieux encore la langue latine, une fois qu’ils sont sortis de l’école et qu’ils ont des loisirs. « Je