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REVUE PÉDAGOGIQUE

Comme on le voit, la Ligue de l’enseignement ne se renferme pas dans les limites, un peu étroites peut-être, qu’à dû se fixer l’administration. Sa sphère d’action est plus large. L’œuvre qu’elle entreprend est en quelque sorte le complément de celle du gouvernement.

Son objet est de créer, à l’aide de l’initiative privée, une organisation qui lui permette de perfectionner et de compléter les éléments d’instruction gymnastique et militaire donnés aux enfants dans les écoles, de les prendre à la sortie des classes et de les conduire jusqu’à leur entrée au régiment.

En attendant que le gouvernement puisse s’occuper à son tour de l’éducation militaire des jeunes gens de quinze à vingt ans — et pour nous, nous n’hésitons pas à le dire, c’est là qu’est le nœud de la question, c’est là que devront plus tard se porter tous les efforts, — il a fait son possible pour la créer et la développer à l’école.

Nous avons dit qu’un drapeau avait été remis au nom du ministre de l’instruction publique au premier bataillon scolaire de la ville de Paris. Une décision ministérielle du 7 juillet accordait la même faveur à trente-huit autres villes ou cantons.

Nous reproduisons ici l’arrêté du 7 juillet et la note qui le précédait au Bulletin administratif.

NOTE

La circulaire du 21 mars 1882 portait qu’un drapeau serait accordé, à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, aux cantons dans lesquels les écales publiques de garçons auraient donné un enseignement régulier de la gymnastique, des exercices militaires et du tir.

MM. les préfets ont, en conséquence, soumis à l’administration supérieure des propositions dans ce sens.

Après un examen attentif des nombreuses demandes parvenues à l’administration, il a été constaté que, dans différentes localités, des bataillons scolaires, formés des élèves des écoles en âge de se livrer au maniement des armes. étaient organisés et avaient donné des résultats satisfaisants.

À plusieurs reprises, les autorités militaire et universitaire ont eu l’occasion de remarquer la bonne tenue et la discipline de ces bataillons, la régularité de leurs manœuvres, l’intérêt et le zèle que les instructeurs apportaient à la tâche qui leur était confiée, le goût et l’ardeur que les enfants mettaient à ces exercices. L’inspection générale, dans ses rapports, témoigne des résultats obtenus par cette nouvelle et patriotique institution.

Les bataillons scolaires complètement organisés étant en très petit nombre, trente-neuf cantons seulement se sont trouvés avoir complètement rempli les conditions de la circulaire précitée.