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REVUE PÉDAGOGIQUE

Mais ce n’est pas seulement sur la frontière allemande qu’existait cette institution. Nous trouvons l’enseignement militaire à l’école sur les points les plus divers du territoire : à Lyon, à Dunkerque, à Cherbourg, à Grenoble, à La Rochelle, à Périgueux, à Bordeaux ; dans les départements de l’Ardèche, d’Eure-et-Loir, de l’Isère, de la Haute-Savoie, du Var, des Basses-Pyrénées, etc. Il n’y a pour ainsi dire pas de département où nous ne puissions trouver trace de louables efforts et de réels succès.

Le bataillon scolaire de Paris mérite une mention spéciale.

Le 4 novembre 1880, le conseil municipal de Paris était saisi d’une proposition de M. Aristide Rey, ayant pour objet d’organiser en bataillons armés et équipés les enfants des écoles communales de garçons de Paris.

Le 19 juillet suivant, le conseil municipal prenait une délibération décidant qu’il y avait lieu d’approuver le plan proposé par M. Aristide Rey, ouvrait au préfet de la Seine un crédit de 250,000 francs pour la réalisation de ce plan, et nommait une Commission spéciale de huit membres chargée de préparer l’organisation votée en principe par le conseil municipal et d’étudier toutes les mesures propres à assurer le succès de cette organisation.

Dans chacun des vingt arrondissements de Paris fut créée une « caisse des jeunes bataillons », avant pour objet d’assister les familles auxquelles leur état de fortune ne permettrait pas de subvenir aux frais d’équipement et d’habillement de leurs enfants.

L’institution, accueillie avec faveur par la population parisienne, est en voie de prospérité. Le 13 juillet dernier, à l’occasion de l’inauguration du nouvel Hôtel de Ville, le premier bataillon scolaire de la ville de Paris, composé de 650 élèves des écoles du Ve arrondissement, bien équipés et bien armés, a été passé en revue sur la place de l’Hôtel-de-Ville, où il a défilé avec un grand ensemble et beaucoup de précision devant le gouverneur de Paris, le président du conseil municipal et le préfet de la Seine. Ce magistrat a remis au commandant un drapeau donné par le ministre de l’instruction publique et a invité les enfants composant le bataillon à un banquet offert par la ville de Paris et qui les attendait dans la salle Saint-Jean. Au dessert, M. Jules Ferry vint leur adresser une allocution. « Sous l’apparence d’une chose