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L’ENSEIGNEMENT MILITAIRE À L’ÉCOLE

tion publique et des cultes, institua au ministère de l’instruction publique une Commission de l’éducation militaire.

Les principales questions que cette Commission fut chargée d’étudier étaient les suivantes : enseignement des exercices militaires et du maniement des armes ; choix des armes ; distribution des fusils et des cartouches ; choix de livres, d’images et de chants ; discipline intérieure des établissements d’internes ; gymnastique, escrime, — Fêtes, revues, tirs, excursions et, en général, continuation de l’éducation militaire en dehors des écoles. — Inspection.

Dans la première séance, qui eut lieu le 25 janvier, M. Paul Bert, après avoir remercié les membres de la Commission du concours qu’ils étaient disposés à lui prêter « pour résoudre la question la plus importante peut-être et celle à coup sûr qui lui tenait le plus à cœur parmi tous les projets dont il avait entrepris la réalisation », exposa ses vues sur l’éducation militaire à l’école d’abord, puis « entre l’âge où finit l’enseignement primaire et celui où commence le service militaire ».

Au moment où M. Paul Bert faisait appel aux lumières d’une Commission spéciale pour l’aider à trouver la solution des difficultés que pouvait présenter l’introduction de l’éducation militaire à l’école, des hommes de cœur s’étaient déjà préoccupés de l’organisation pratique de cet enseignement, et, sur bien des points du territoire, l’initiative privée avait marché de l’avant sans attendre la réglementation officielle.

Secondés par des municipalités actives et dévouées, beaucoup d’instituteurs, formés à l’école normale au maniement des armes, d’anciens sous-officiers ou soldats, avaient accepté gratuitement les fonctions d’instructeurs. Dans les communes où les ressources étaient suffisantes, on avait acheté de petits fusils d’exercice, dans d’autres on se contentait de fusils de bois ou d’armes plus modestes encore ; mais l’enseignement n’en était pas moins donné avec zèle et méthode, reçu avec plaisir et profit.

Sur la frontière de l’Est, où les exercices gymnastiques et militaires sont si fort en honneur, des bataillons scolaires étaient déjà organisés dans le territoire de Belfort, dans les départements des Vosges, du Doubs, de la Haute-Saône, de Meurthe-et-Moselle, de la Marne, etc.