jugées ; Joigneaux, au commencement du Jardin potager, et tant d’autres œuvres que peu de personnes lisent contenues dans un in-8° ou un in-12, et que tout le monde lirait analysées dans un placard collé contre une porte de ferme.
Seulement, pour ces affiches qui s’adressent à la masse ignorante ct prévenue du gros public, aux simples villageois, aux élèves des écoles primaires, M. Revon demande avec infiniment de raison un style clair, simple, dépouillé des termes scientifiques, dont on fait (je suppose sans le savoir} un abus si fâcheux dans les publications françaises soi-disant populaires. Pour des œuvres de cette nature, M. Revon veut ce qu’il appelle le style bonhomme, ce style dont l’auteur du Jardin potager, M. Joigneaux déjà nommé, fait un si charmant usage dans ses causeries agricoles.
Il nous semble que M. Revon n’a pas mal réussi lui-même à prendre ce langage dans sa très intéressante affiche sur les Oiseaux utiles, à laquelle nous faisions tout à l’heure allusion :
« Habitants des campagnes, n’est-il pas vrai que vous feriez bon accueil à celui qui viendrait vous dire : Je me charge de débarrasser chaque année vos greniers et vos champs des souris et des mulots, vos blés des charançons, vos jardins des fourmis, des chenilles et des limaces, vos bois des insectes qui les percent, vos hameaux des cadavres d’animaux en décomposition. Assurément, vous ne recevriez pas cet homme à coups de fusil, et personne n’aurait l’idée de fixer son portrait à l’endroit le plus apparent de la ferme pour exciter contre lui la colère des ignorants. Voilà pourtant ce que vous faites envers d’autres bienfaiteurs qui veulent vous rendre les mêmes services. Vous clouez à la porte de la grange les buses et les chouettes, vous tuez