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DE LA FACULTÉ D’ACTIVITÉ.

l’asile, et les petites mains frappent sur les tables, les petits pieds battent la mesure… on sait imiter tous les ouvriers ! Et Je soir, à la maison, on répétera en famille.

Telle est dans l’école enfantine ou dans l’école primaire la vie de l’écolier. Dans cette atmosphère active et vivifiante, son intelligence se développe à un degré étonnant, en même temps que son corps acquiert la force et conserve la santé. Les anciens pédagogues avaient sans doute négligé de considérer l’œuvre de la nature dans l’être qui, à peine au monde, s’agite sans cesse et se fait comme une loi de ne jamais laisser ses organes en repos, sauf pendant le sommeil. Peut-être s’ils avaient vu ces choses, auraient-ils essayé de seconder l’action de la nature de tout leur pouvoir, au lieu de l’entraver.

Ce qu’ils n’ont point fait, notre époque l’exécute, parce qu’il s’est trouvé des intelligences qui ont frayé une voie nouvelle aux maîtres de l’enfance et les dirigent dans le chemin.

Tel Spencer, qui, comparant entre eux l’ancien et le nouveau système d’éducation, se fait l’interprète des idées modernes quand il dit :

« Dans ces temps ascétiques où les hommes, agissant d’après les principes de la plus grande souffrance, croyaient que plus ils se refusaient de jouissances, plus ils approchaient de la perfection, on devait nécessairement regarder comme la meilleure des éducations celle qui brisait le plus toutes les inclinations des enfants, et couper court à toute activité spontanée de leur part par ces mots stéréotypés : « Vous ne devez pas faire cela. » Au contraire, aujourd’hui qu’on en vient à considérer le bonheur comme un but légitime ; aujourd’hui qu’on cherche à diminuer les heures de travail et à procurer au peuple des récréations agréables, parents et maîtres commencent à voir