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REVUE PÉDAGOGIQUE.

difficultés et les profondeurs. Peut-être cette impression, sans être aussi vive, ne serait-elle guère différente sur des jeunes gens qui comptent déjà d’assez nombreuses années d’étude et dont l’intelligence, on doit le supposer, s’est assouplie, disciplinée, formée à la réflexion. L’étude du droit, au moment où ils vont passer de l’école dans le monde, achèverait de donner à leur esprit de la fermeté, de la rectitude, de la maturité : et sous ce rapport encore, elle paraît être le complément nécessaire et le couronnement de l’instruction primaire supérieure.

Les observations qui précèdent indiquent quels devraient être le caractère et le programme de cet enseignement. Il conviendrait d’abord de le simplifier autant que possible, de le réduire aux matières essentielles et d’élaguer résolument toutes celles qui ne présentent pas un intérêt de premier ordre. On éviterait soigneusement l’inconvénient qu’on a souvent signalé dans les programmes de l’enseignement secondaire spécial. Ces programmes, en effet, embrassent, avec le droit publie et administratif, le droit privé tout entier. Leur étendue a, pense-t-on, amené ce résultat que, dans la plupart des écoles de ce genre, on a renoncé à les mettre en exécution.

Le choix des matières déterminé et circonscrit, chacune serait l’objet d’un enseignement à la fois théorique et pratique. Le professeur insisterait avant tout sur l’idée mère, le principe fondamental de chaque matière. Il s’appliquerait à donner les motifs des prescriptions légales, de manière à montrer aux jeunes gens que ces prescriptions ne sont pas arbitraires, mais fondées sur la raison, et qu’elles dérivent, non du caprice du législateur, mais de la nature des choses. La nécessité de ces explications, qu’au premier abord on pourrait être tenté de regarder comme superflues et de