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REVUE PÉDAGOGIQUE.

la circulaire vise nominativement ces derniers seulement : nous sommes une famille et solidaires les uns des autres ; nous avons une commune origine et nos titres de capacité sont les mêmes ; si nos fonctions diffèrent sur quelques points, nous collaborons à la même œuvre, le but que nous poursuivons est-identique et nous ne pouvons rien les uns sans les autres ; enfin beaucoup de directeurs sont d’anciens maîtres-adjoints.

Au point de vue de l’enseignement, les écoles normales ont un double objectif : dispenser l’instruction aux futurs instituteurs et les initier à l’art d’enseigner ; mettre entre leurs mains l’instrument et les rendre aptes à s’en servir. Et cela dans le but de former des instituteurs à la fois instruits et experts, des praticiens éclairés qui agissent toujours en connaissance de cause et n’abandonnent rien au hasard ; des hommes de progrès, en un mot, qui voient nettement le but et qui y marchent résolûment.

Or, pour que ce résultat puisse être obtenu, il faut que le personnel enseignant des écoles normales remplisse les conditions voulues de savoir et de savoir-faire, d’instruction et d’aptitude. C’est logique et c’est forcé : le professeur ne peut pas donner ce qu’il n’a pas.

Par conséquent, il y a indubitablement « utilité » à pourvoir les écoles normales de « maîtres éprouvés ».

J’arrive à cette conclusion en m’appuyant exclusivement sur des raisons de principe ; mais il y a des raisons de fait, et elles ne sont pas moins concluantes que les premières.

La circulaire fait, à l’endroit de la valeur des maîtres, un aveu dont la signification n’échappe à personne : « l’utilité qu’il y aurait à ne confier les emplois de maîtres-adjoints qu’à des maîtres éprouvés », n’a pas besoin de commentaires.

En second lieu, comment expliquer, sinon par l’insuffi-