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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN ALGÉRIE.

1848, date de sa création, à 1858, l’Académie d’Alger, comme les autres académies, releva du Ministère de l’Instruction publique. De 1858 à 1861 elle passa dans les attributions du Ministère de l’Algérie et des colonies pour revenir définitivement cette fois, il est permis de l’espérer, dans les attributions du Ministère compétent. Un décret, rendu à la date du 15 avril 4878, a rendu applicables à la colonie toutes les lois et tous les règlements qui régissent l’instruction publique dans la métropole, à l’exception de la loi du 15 mars 1850 qui enlève la nomination des instituteurs et des institutrices aux recteurs pour la donner aux préfets, et qui n’a jamais été appliquée en Algérie où le droit de nommer et de déplacer les instituteurs a toujours été réservé aux recteurs.

Ce qui précède s’applique à l’enseignement des Européens : le nombre des Arabes fréquentant nos écoles est absolument insignifiant. L’enseignement des indigènes se donne dans deux sortes d’établissements : les écoles musulmanes, où l’enseignement est tout arabe et donné par des maîtres arabes ; les écoles arabes-françaises, fondées par l’administration française et dirigées par des instituteurs français. Les premières appelées Zaouias ont sensiblement diminué depuis la conquête. C’est là une ombre au tableau que nous avons essayé d’esquisser. Cette ombre il faut avoir le courage de la montrer : sous la domination française l’instruction est moins répandue parmi les indigènes qu’elle ne l’était sous la domination turque. Ce fait anormal, tous nos efforts doivent tendre à le faire disparaître. Nous admettons que, sous certains rapports, les écoles musulmanes ait pu porter ombrage à l’administration française ; mais il faudrait au moins les remplacer par les écoles arabes-françaises où l’on enseigne l’arabe, le français, la