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L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN ALGÉRIE.

et il a été nécessaire, jusqu’ici, de recruter en dehors des écoles normales, bon nombre d’instituteurs et d’institutrices. La nouvelle loi sur les écoles normales d’institutrices aura nécessairement pour résultat d’en faire créer deux nouvelles à Oran et à Constantine. Sans méconnaître la valeur des motifs qui ont pu, dans le principe, engager l’autorité compétente à installer l’école normale actuelle à Milianah, on peut prévoir le moment où la force des choses amènera son transfèrement à Alger. La vraie place d’une école normale est au chef-lieu ; si ce n’est dans la ville même, au moins assez à proximité pour bénéficier de toutes les ressources, de tous les avantages qu’une ville seule peut offrir au point de vue de l’enseignement. Si cette assertion est généralement vraie, elle l’est bien plus encore quand il s’agit d’Alger, qui n’est pas seulement un chef-lieu de département et le siège de l’Académie, mais une sorte de capitale pour toute la colonie. L’école normale d’Alger n’aurait pas, selon nous, à préparer des maîtresses uniquement en vue de l’enseignement primaire de tous les degrés : elle devrait aussi embrasser l’enseignement secondaire pour lequel on doit se préoccuper dès à présent de former des professeurs femmes.

L’élément congréganiste est principalement représenté, pour les écoles de garçons, par l’Institut des frères de la Doctrine chrétienne et pour les écoles de filles, par les deux importantes et florissantes Congrégations des dames de la Doctrine chrétienne de Nancy et des Dames Trinitaires. L’une et l’autre se recommandent par le soin qu’elles apportent dans le choix des sujets, leur empressement à se tenir au courant des méthodes, leur excellent esprit, nous dirions volontiers, leur esprit universitaire.

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