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REVUE PÉDAGOGIQUE.

Il faut que l’élève ait en toute propriété ses livres et autres instruments de travail, qu’il puisse les emporter chez ses parents, lire, écrire, dessiner devant eux et les intéresser ainsi à ses petites études. Toute la famille y gagnera.

Nous devons profiter de toutes les occasions favorables pour augmenter notre fonds de secours. Naît-il un enfant dans une famille riche ou seulement aisée ? Nous demandons le don du nouveau-né. Se fait-il un mariage ? Nous réclamons le don des fiançailles, etc.

Qu’est-ce qui empêcherait, en outre, d’établir dans les communes une société protectrice des écoliers ?

Cela fait, efforçons-nous de convertir les familles à cette idée si juste, si vraie, que sans l’assiduité à l’école, il ne peut y avoir de progrès sérieux. Nous y arriverons par l’influence que nous devrons aux qualités précédemment énumérées.

Nous l’exercerons, en l’augmentant, de deux manières : 1° par l’enfant ; 2° directement par nos rapports avec les familles.

L’autorité du maître sur la famille s’exerce facilement par l’enfant.

C’est, il ne faut point l’oublier, un auxiliaire précieux. Quand il demande une chose raisonnable et qu’il y emploie tout son talent, il est irrésistible. Mais il faut pour cela, qu’il agisse d’après sa propre inspiration et non par conseil, encore moins par ordre : il doit obéir à un désir vrai, intime.

C’est ce désir qu’il s’agit de faire naître.

Nous voulons que notre élève soit assidu à la classe, qu’il craigne de manquer une leçon ? Amenons-le peu à peu à beaucoup aimer l’école. C’est moins difficile que l’on ne croit généralement. L’enfant est naturellement porté à imiter. S’il s’aperçoit que nous avons nous-même du plaisir à faire la classe, il l’aimera, il s’y plaira. Il reconnaîtra