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REVUE PÉDAGOGIQUE

lycées d’enseignement moderne et classique, jusqu’à des écoles techniques et polytechniques. Il faut ajouter que les circonstances extérieures ont beaucoup contribué à l’éclosion de ce système. Mannheim est une ville industrielle où il n’y a presque pas de petite bourgeoisie, toujours plus rebelle à toute espèce de réforme. Avant d’entrer dans les écoles secondaires, l’enfant doit passer par l’école unique pour tous où, après avoir gardé l’enfant un an, on fait un premier triage.

L’enfant qui suit bien l’enseignement entre dans une série de classes ordinaires (Hauptklassen). S’il s’arrête quelque part, il passe dans des classes parallèles de perfectionnement (Förderklassen) qui n’ont pas le caractère des classes appelées ailleurs de ce nom. Il n’y a pas là d’enfants franchement arriérés, ils sont plutôt faiblement doués. Le programme est essentiellement le même que celui des classes ordinaires, mais plus restreint et plus simple. Les classes sont moins nombreuses que les classes ordinaires (30 à 35 contre 40 à 45). Si ses forces ne lui permettent pas de subvenir aux exigences des classes de perfectionnement, l’enfant passe à la classe auxiliaire pour arriérés (Hilfsklasse). Ainsi les classes sont rendues très homogènes, à ce qu’on prétend, tant au point de vue du niveau qu’à celui de l’âge, car l’enfant ne recommence pas la même classe. En somme 6,6 p. 100 de tous les enfants suivent les classes auxiliaires et 12,5 p. 100 les classes de perfectionnement.

Pour mieux me faire apprécier les avantages de ce système de triage, on m’a fait faire deux « coupes transversales », c’est-à-dire on m’a fait visiter les classes d’enfants du même âge sélectionnés en différents types de classes. — Une première coupe comporta les enfants de la 3e année scolaire (huit à neuf ans). Ces enfants sont répartis entre la 1re classe auxiliaire (1e Hilfsklasse, 12 à 15 enfants, dont certains plus âgés), la 2e classe de perfectionnement (2e Forderklasse) et la 3e classe ordinaire (3e Hauptklasse). J’ai visité aussi une classe spéciale constituée pour les enfants de cet âge durs d’oreille (Schwerhörigenklasse). — Une deuxième coupe comporta des enfants de la 6e année scolaire (onze à douze ans). Ces enfants sont répartis entre la 3e classe auxiliaire, qui contient parfois des enfants plus âgés, la 5e classe de perfectionnement et la 6e classe ordinaire. — Je dois encore signaler que, dans