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REVUE PÉDAGOGIQUE

on a affaire à des enfants qui ne diffèrent pas sensiblement de beaucoup de ceux qui ne portent pas l’estampille de l’école auxiliaire.

Une organisation aussi vaste et aussi compliquée a besoin d’un personnel exercé, d’un corps enseignant spécial. Nous arrivons ainsi au quatrième point de notre enquête :

4. Les cours de perfectionnement pour les instituteurs candidats à l’enseignement spécial (Fortbildungskurse für Hilfsschullehrer).

Il y en a deux. Un cours de six semaines à Berlin et un autre de deux ans à Charlottenbourg. Ils sont suivis tous les deux par des instituteurs des écoles communales qui veulent se vouer à l’enseignement spécial ou par ceux qui y sont occupés déjà et qui n’ont pas encore suivi ce cours. À la fin du cours on passe un examen. Le premier cours, celui de six semaines, a lieu en automne. Il est fait par des inspecteurs, directeurs et instituteurs de l’enseignement spécial ainsi que par quelques professeurs de l’université. On donne quelques connaissances de psychiatrie avec présentation d’enfants anormaux, de psychologie, de psychopathologie, de thérapeutique pédagogique (Heilpâdagogik), c’est-à-dire pédagogie spéciale appliquée aux anormaux, d’assistance aux infirmes, etc. En outre il existe un cours pratique de modelage, cartonnage, travaux frœæbeliens, etc.

Le cours de Charlottenbourg est dirigé par M. Raatz, directeur d’une école auxiliaire à Charlottenbourg, une des premières et des plus belles. Il se fait une fois par semaine pendant deux ans. J’ai assisté à une de ces séances. En voici le programme : Deux instituteurs ont fait deux courtes conférences, l’une sur le rôle de la cour dans l’école auxiliaire. l’autre sur l’exercice des sens. Ensuite le directeur Raatz a fait un cours sur la méthode de l’enseignement spécial. I] dit notamment que le matériel doit être pris dans le monde qui entoure l’enfant, que l’enseignement doit être basé sur deux principes — principe d’utilité directe (Nützlichkeitsprinzip) et principe de l’intérêt national (Heimatsprinzip[1]), que la méthode de la leçon doit être synthétique, que l’école spéciale doit être une école de travail (Arbeitsschule). Toutes ces notions auraient pu tout aussi bien être appliquées et

  1. Ce terme ne traduit qu’improprement le mot « Heimatsprinzip ».