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REVUE PÉDAGOGIQUE

qu’on garde à ces degrés supérieurs des enfants qui auraient pu être tout aussi bien dans des classes ordinaires ou dans des classes de perfectionnement du type de Mannheim. Nous avons ainsi empiété sur le troisième point de notre enquête :

3. Les résultats. — D’abord un peu de statistique. Il y a une association pour l’éducation et l’assistance des enfants arriérés qui leur procure des places. Dans son compte rendu des années de la guerre (1914 à 1919) elle nous donne quelques chiffres[1] qui, par comparaison avec ceux d’avant-guerre nous montrent que les résultats s’étaient améliorés à un certain point de vue, aggravés à un autre. Ainsi le nombre d’apprentis a baissé (de 25 p. 100 à 8 p. 100), tandis que celui des ouvriers non qualifiés a augmenté de 74 p. 100 à 86 p. 100). Le nombre de ceux qui restent à la maison a baissé (pour les jeunes gens de 18 p. 100 à 11 p. 100 et pour les jeunes filles de 58 p. 100 à 27 p. 100). Les salaires ont augmenté. Par contre le nombre de ceux qui sont incapables d’apprendre un métier est resté le même. La crainte du chômage ne s’était pas justifiée, car les ouvriers trouvent un autre travail aussitôt après avoir perdu le leur. Les changements de place sont moins fréquents aussi, les hommes restent en moyenne vingt-quatre semaines dans une place, les femmes vingt-six. On confie à ces arriérés des travaux assez compliqués qui leur étaient interdits avant la guerre. En somme 80 à 85 p. 100 d’anciens élèves des écoles spéciales sont aptes au travail et il n’y en a que 15 p. 100 qui ne savent pas travailler.

On les distribue selon leurs capacités. Les apprentis sont envoyés le plus souvent à la menuiserie et à la métallurgie (10 à 12 p. 100, d’après une autre statistique 8 p. 100), 30 p. 100 occupent des emplois subalternes, 30 p. 100 sont garçons de courses, domestiques, etc. Il y a des métiers qui leur sont interdits, comme celui de boulanger, de pâtissier. Les filles restent pour la plupart dans des familles. 15 p. 400 travaillent dans l’industrie. Elles sont fleuristes, emballeuses, font des courses. Parmi les 72 anciens élèves de ces écoles qui ont cherché du travail en 1920 par l’intermédiaire de l’Office municipal d’orientation professionnelle, 18 en ont trouvé.

  1. Jahresberichte des Erziehungs-und Fürsorgevereins für geistig zurückgebliebene Kinder, Kriegsjahre, 1914-1919, p. 4.