Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1924.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée
3
L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE SÉLECTIF EN ALLEMAGNE

teur de l’école auxiliaire (Hilfschule) de se prononcer, et enfin c’est l’inspecteur scolaire de l’arrondissement qui clôt cette série de témoignages. L’enfant passe en somme par 5 instances avant d’entrer à l’école spéciale. Comme il y avait des cas où l’on ne pouvait pas décider d’une façon certaine : s’il fallait garder l’enfant à l’école ordinaire, on s’était vu forcé de créer des classes intermédiaires entre les classes ordinaires et les classes auxiliaires. Ce sont des classes d’observation qu’on a appelées « préparatoires » (Vorklassen). Il y en a une pour quatre écoles. Le nombre d’enfants y est restreint — une douzaine — pour donner toute possibilité à l’instituteur de leur faire regagner la classe ordinaire. Ce sont donc de véritables classes de perfectionnement.

La pratique a fait surgir un autre type de classes que l’on appelle « Sammelklassen » (classes de concentration), destinées à des enfants qui ne sont pas à même de suivre une école de perfectionnement ordinaire, et que les parents ne peuvent pas se décider à interner dans des établissements spéciaux. Tandis que les autres enfants ne restent à l’école que jusqu’à midi ou à 1 heure, on y garde ces enfants-là toute la journée. De 9 heures à midi on fait de l’enseignement proprement dit, et dans l’après-midi c’est une institutrice fræbelienne qui s’occupe d’eux.

En somme il y a trois espèces de classes pour trois degrés différends d’insuffisance ou, pour parler le langage introduit par Binet, pour trois niveaux différents de développement. Si nous y ajoutons les deux espèces de classes pour les enfants normaux et pour les très doués, nous aurons en tout cinq espèces de classes en dehors des asiles pour anormaux. On pense ainsi faire justice à tous les enfants et constituer une « école sur mesure », si l’on donne droit de cité à la belle expression de Claparède. On verra, en comparant cette organisation à celle de Mannheim, si et dans quelle mesure elle a justifié Les espoirs. En attendant cette confrontation, nous passerons au deuxième point de notre enquête :

2. L’organisation de l’école. — Elle comprend trois degrés et six classes. Au degré inférieur (deux ans) les enfants travaillent de 9 heures à midi ; au degré moyen — de 8 heures à midi : au degré supérieur — de 8 heures à 1 heure. Le programme ne diffère pas essentiellement de celui d’une école ordinaire. L’enseignement est plus concret, plus restreint : on a éliminé tout ce