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REVUE PÉDAGOGIQUE

géométrie, acquises dans d’autres classes, pour insister sur les questions de mesures, de proportions, de perspective ».

Il convient, en outre, que la marche parallèle entre les diverses matières de l’enseignement ne soit pas établie sur ce seul point : il importe de coordonner le dessin à l’ensemble des autres études. Par exemple, on profitera des programmes d’histoire « pour aborder l’étude des œuvres du passé, pour parler de l’art égyptien, assyrien, grec, romain, français, en plaçant dans la classe quelques modèles bien choisis… Les études des sciences naturelles peuvent aussi fournir matière à des choix de modèles intéressants. »

Dans le paragraphe de son rapport qu’il intitule : Compléments aux Programmes actuels, M. Pottier se trouve alors naturellement amené à déplorer « la lacune profonde que présente l’enseignement de l’histoire de l’art dans les lycées de garçons et de filles ». Il lui paraît qu’il est logique de lier l’histoire de l’art à l’enseignement du dessin. Toutefois, il ne s’agit pas, selon lui, « d’en faire l’objet d’un cours proprement dit, qui serait confié au professeur de dessin ». Il suffirait pour l’heure présente et « il serait facile, au cours du second cycle et outre les notions générales données par le maître de dessin, d’organiser quelques leçons spéciales, portant sur les grandes époques de l’art, qui seraient faites par un professeur du lycée, quel qu’il soit, pourvu qu’il ait la compétence nécessaire, soit par une personne du dehors, ainsi que cela se pratique déjà dans certaines écoles normales ». Dans tous les cas, il est indispensable de faire quelque chose ; car « il est temps que l’histoire de l’art français s’incorpore à l’enseignement français du dessin, au moment où la classe de dessin cherche à s’incorporer elle-même aux autres classes du lycée et réclame l’honneur de faire sa partie dans l’œuvre totale de l’éducation nationale ».

Comme on voit, le rapporteur de la Commission ne perd jamais de vue cette idée que le dessin ne doit plus être réduit à une technique étroite et spéciale, mais qu’il faut le tenir pour une pièce essentielle de notre système éducatif. Voilà pourquoi il exprime instamment le vœu qu’il ne reste facultatif dans aucune classe de l’enseignement secondaire, ni pour les garçons, ni