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REVUE PÉDAGOGIQUE

nomma une grande commission d’étude dont la tâche consista, après avoir dépouillé les résultats de l’enquête des inspecteurs généraux, à étudier les méthodes en usage, à les discuter et à dégager de cette étude une méthode définitive, à rédiger les programmes et à dresser la liste des modèles considérés comme étant les meilleurs pour mettre en pratique la méthode et les programmes proposés[1].

Après examen, la commission d’étude fixa son choix sur la méthode que préconisait le sculpteur Eugène Guillaume : on la connaît sous le nom de méthode géométrique et cette désignation, suffisamment explicite, est en même temps fort juste. Voici, en effet, ce qu’Eugène Guillaume écrivait dans un article publié, il y a près de trente ans, dans le Dictionnaire de Pédagogie. « Dans le monde on ne pense le plus souvent au dessin que pour le considérer dans ses applications aux beaux-arts. On ne sait pas que c’est avant tout une science qui a sa méthode, dont les principes s’enchaînent rigoureusement et qui, dans ses applications variées, donne des résultats d’une incontestable certitude. Or aucune certitude ne doit être négligée et devenir vaine, et s’il existe véritablement un ensemble méthodique de règles au moyen desquelles on arrive à exécuter avec sûreté tous les tracés possibles, il est évident que la connaissance et la pratique de ces règles doivent former la base de l’enseignement du dessin… La géométrie, en nous enseignant que les surfaces et les solides sont bornés par des lignes, nous donne l’idée la plus claire et la plus complète du dessin, qui réside dans les contours… En dernière analyse, dans la pratique comme dans la théorie, il faut reconnaître que la géométrie est la base de la science du dessin. » C’est d’après ces principes que furent rédigés les programmes non seulement pour les lycées et collèges, mais pour les écoles primaires élémentaires, les écoles primaires supérieures, Îles écoles normales d’instituteurs et d’institutrices ; c’est la méthode Guillaume qui, depuis 1880, a été la méthode officielle dans tous les établissements d’instruction publique en France.

Qu’elle ait rendu des services, on ne saurait le contester. Grâce

  1. Voir la Monographie de l’enseignement du dessin, par J.-J. Pillet dans le tome IV des Monographies pédagogiques publiées à l’occasion de l’Exposition de 1889.