qui soit interdit à la critique. L’œuvre de Molière est un phénomène qui s’explique, comme tout phénomène ; sans doute, nous y reconnaissons quelques-unes des qualités les plus éminentes de l’esprit français, et ces qualités ont fait la valeur et le succès de Molière, en donnant à sa comédie une portée universelle à laquelle n’atteignit jamais la comedia espagnole (voir p. 296-217) ; mais cela ne veut pas dire qu’une opinion librement exprimée sur Molière doive être traitée comme un crime de lèse-patrie si elle vient d’un Français, comme une manifestation gallophobe si elle vient d’un étranger. M. H. peut être rassuré : si l’on n’accepte qu’en partie ses thèses, ce sera pour des arguments raisonnables, et non pour des questions de sentiment. Les temps de la critique imperturbablement admirative sont passés ; pour étudier Molière, ou tout autre, quelque grand qu’il soit, il ne faut que de la bonne foi, du sens critique, de la méthode et de la précision.
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REVUE PÉDAGOGIQUE
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