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REVUE PÉDAGOGIQUE

Ministère de l’Instruction publique, une commission mixte destinée à étudier le projet d’un nouvel enseignement dans les écoles de la côte. M. Coutant faisait partie de cette commission et il en fut nommé le rapporteur. À l’unanimité, la commission émit un avis favorable à la création des nouveaux cours. Enfin, c’est à la session de juin-Juillet de la même année que le Conseil supérieur de l’Instruction publique, prenant à son compte le rapport de la commission mixte et son projet de programme, arrêta les bases de l’arrêté ministériel du 20 septembre 1898.

Nous ne saurions avoir la prétention de faire concurrence aux écoles d’hydrographie officielles ; mais nous pouvons permettre à plus de marins de les fréquenter. Faute d’une instruction première suffisante, beaucoup d’aspirants au brevet de maître au cabotage ne peuvent suivre le cours de navigation avec fruit et la plupart des jeunes gens de nos ports de pêche reculent aujourd’hui devant la dépense qu’entraîne un long séjour à Lorient. Avec une bonne préparation donnée par l’instituteur, six mois à l’école d’hydrographie doivent largement suffire à un marin intelligent pour devenir capitaine au cabotage, et, ce résultat, je suis absolument convaincu qu’il peut être mis à la portée du zèle et du savoir professionnel de nos instituteurs. Telle est d’ailleurs l’opinion autorisée de M. Villain, l’examinateur distingué qui fait subir l’examen de navigation aux futurs maîtres au cabotage et capitaines aux longs cours. J’ai eu récemment la bonne fortune de parler avec lui de cette question à l’ordre du jour et, comme l’amiral Ménard, qui s’est rendu compte des résultats obtenus à l’école de pêche de Groix, il estime que le nouvel enseignement est appelé à rendre de grands services aux pêcheurs et surtout aux fils de pêcheurs, qui fréquentent aujourd’hui nos écoles.

Il faut considérer, en effet, que notre commerce maritime est loin d’avoir progressé comme celui des nations rivales, que la pêche ne produit pas encore chez nous ce qu’elle pourrait donner à nos pécheurs et que nous manquons de patrons instruits des principes indispensables de la navigation, pour commander nos