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L’INSTRUCTION DES INDIGÈNES EN ALGÉRIE

et pédagogique en ayant redit les échos et les invités en ayant raconté la splendeur et la magnificence aux quatre coins de l’Algérie. Et à cette occasion, qu’il me soit permis d’envoyer d’ici l’expression de notre gratitude à la population si hospitalière et si généreuse de l’arrondissement de Vassy, qui nous a reçus avec tant d’enthousiasme et une si grande bonté.

Ce n’est pas, Messieurs, sans une longue préparation, sans de sérieuses études préalables, que M. Albin Rozet a abordé les questions algériennes, et notamment celle de l’amélioration morale et matérielle des races musulmanes par l’instruction française et la diffusion, parmi elles, de notre belle langue.

Pendant un séjour de plusieurs années, comme diplomate, à Constantinople et au Caire, il a pu voir, observer, noter, analyser les défauts et les vices comme aussi les qualités souvent brillantes, parfois solides, du monde islamique. On peut donc affirmer qu’il ne parle jamais à la légère de ces graves problèmes, que son opinion est toujours raisonnée, ses conclusions fortement motivées. Et comme, chez lui, le patriote est aussi avisé et aussi éclairé que le diplomate, on peut être sûr que l’œuvre qu’il préconise sera essentiellement utile à la prospérité de la France, à la grandeur de la Patrie et au bon renom de la République.

C’est pourquoi, Messieurs, nous qui sommes les ouvriers modestes de cette œuvre grandiose, nous avons voulu fêter le trop court passage de M. Rozet parmi nous. Puisse-t-il emporter de cette réunion le souvenir de notre reconnaissance ! Puisse-t-il y puiser, pour les batailles parlementaires de l’avenir, les forces nécessaires au triomphe définitif de la cause bien française parce qu’elle est humanitaire de l’instruction des indigènes musulmans dans nos colonies !

Messieurs, je vous propose de lever votre verre, comme je lève le mien, à la santé de M. Albin Rozet !

M. Belkassem Ben Sedira, professeur à l’École supérieure des lettres, a pris ensuite la parole et parlé au nom de ses coreligionnaires :

Monsieur le Député,

C’est une bonne fortune pour nous de fêter aujourd’hui votre présence, et un grand honneur pour moi d’avoir été désigné pour vous souhaiter la bienvenue, vous exprimer notre gratitude et vous dire toute notre pensée : de telles occasions sont si rares qu’il est permis de les saisir au vol, pour ne pas les laisser échapper.

Je vais droit au but en vous priant, Messieurs, de m’accorder un instant d’attention : le sujet en vaut la peine.

Il est de bonne politique, pour un peuple colonisateur, de chercher à gagner le cœur des indigènes. Cette idée a toujours été appliquée