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REVUE PÉDAGOGIQUE

présentes, mais il n’y a plus d’avenir meilleur. L’idéal est le devenir, déjà conçu dans l’esprit, déjà formulé par des paroles, d’une France triomphante et d’un monde nouveau, où la fraternité humaine existera, et que sera-ce, sinon une parole réalisée !

Si la force se fait assez puissante, elle n’aura même plus besoin d’agir contre personne. Elle demeurera la tranquille, l’imposante gardienne du droit, debout à ses côtés.

Ce respect de la force armée et imposante, ce sera la plus belle des victoires, celle qui ne traîne à sa suite ni cris, ni sang, ni deuil, — la victoire de la Paix !


L’ÉDUCATION PHYSIQUE
à l’école primaire
[1]

Le deuxième Congrès national de l’éducation physique, réuni à Bordeaux, a étudié très brièvement, en ses trois séances des 26, 27 et 28 octobre 1893, nombre de questions pédagogiques, dont quelques-unes intéressent particulièrement l’enseignement primaire. Les vues émises par ses membres sont, bien plutôt qu’une réglementation de la pratique et du régime scolaires, un appel à l’attention du public et à l’initiative des maîtres en faveur des exercices corporels jusqu’à ce jour négligés en France.

Si l’éducation physique n’avait d’autre but que l’entretien de la santé, l’indifférence que témoignent à son endroit la plupart des instituteurs serait justifiée car il n’y a point de surmenage pour les enfants à l’école primaire, et les élèves, en général, ne passent que trop de temps à courir les rues ou les champs, tout disposés à développer plus encore leur force musculaire que leur intelligence. Mais l’indifférence des maîtres est coupable s’il est vrai qu’en organisant des jeux réglés, en substituant une activité définie et régulière à

  1. Extrait du Bulletin départemental de l’instruction primaire de la Gironde.