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REVUE PÉDAGOGIQUE

MM. Ehrmann, inspecteur primaire à Batna ;
Scheer, inspecteur de l’enseignement primaire des indigènes ;
Donain, directeur de l’école annexe à l’école normale ;
Pouy, directeur de l’école arabe-française de Constantine ;
Jean, directeur de l’école de la rue Nationale, à Constantine ;
Juda, directeur de l’école de la rue Danrémont, à Constantine ;
Lacabe-Plasteig, directeur de l’école normale de Constantine, secrétaire-rapporteur.

Après avoir terminé le travail relatif au cours préparatoire, elle prépara un projet analogue pour le cours élémentaire, puis un autre pour le cours moyen. Les programmes de ces deux derniers cours furent soumis à l’examen des inspecteurs d’académie, des inspecteurs primaires et des directeurs d’école normale du ressort, comme l’avaient été ceux du cours préparatoire. Ce ne fut qu’après avoir discuté leurs observations que la commission procéda à la rédaction définitive des diverses parties du plan d’études et des programmes.

Pour chacun des trois cours, son travail comprend quatre parties :

1° Un tableau d’emploi du temps ;

2° Des conseils pédagogiques ;

3° Les programmes de l’enseignement ;

4° Des leçons modèles.

En élaborant le plan d’études et les programmes que vient de publier le Musée pédagogique, la commission instituée à Constantine s’était proposé de faciliter leur tâche aux instituteurs français, ainsi qu’aux adjoints et aux moniteurs indigènes aux services de qui l’on est forcé d’avoir recours. C’était là, pour ces derniers surtout, une œuvre bien nécessaire. On sait quelles sont, en matière d’enseignement, les habitudes séculaires des Arabes. Il suffit, pour être édifié à cet égard, d’avoir passé quelques instants dans la plus modeste zaouïa. Si peu familiarisé que l’on soit avec les règles d’une saine pédagogie, on ne peut visiter cette sorte d’écoles sans s’étonner de ce système étrange, qui consiste à mettre entre les mains de l’enfant une petite tablette sur laquelle sont écrites quelques lignes du Coran et à les lui faire répéter machinalement et à tue-tête durant des heures, jusqu’à ce que le texte soit bien entré dans sa mémoire et qu’on puisse passer à un autre verset, qu’il apprendra de même, et ainsi de suite jusqu’à la fin. Alors, le Coran su par cœur, l’enfant pourra quitter l’école : il saura lire, écrire ; il saura réciter le texte du livre saint, et ce sera tout : il aura « achevé ses études ». Sa mémoire aura été quotidiennement exercée ; quant à un ensei-