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L’INSTRUCTION PUBLIQUE DANS LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE

L’obligation des études scolaires s’étend à tous les enfants de six à quatorze ans, et elle peut être accomplie dans les écoles publiques, les écoles privées ou dans la famille. Le programme comprend les mêmes matières, ou à peu près, que celles qu’exige la loi française, à l’exception du travail manuel dont tout le monde parle avec enthousiasme dans la République Argentine, mais que très peu de personnes comprennent bien encore.

L’enseignement qui, jusqu’à l’âge de dix ans, doit être donné de préférence dans des classes mixtes, se divise en six groupes gradués (classes). Outre ces écoles, qu’on appelle écoles primaires graduées, la loi ordonne l’établissement des jardins d’enfants, des cours d’adultes et des écoles ambulantes.

La direction et l’administration générale des écoles primaires, dont tous les frais sont supportés par la nation, est à la charge du Conseil national d’éducation qui siège dans la capitale de la République. Ce Conseil, qui se compose de cinq membres, est presque autonome dans l’exercice de ses fonctions : il nomme directement tous les employés, administre les rentes qui lui appartiennent et vote le budget de ses dépenses, lequel doit être approuvé par le Président de la République.

Les revenus dont le Conseil national dispose d’après la loi sont nombreux. Le budget de l’année dernière a dépassé cinq millions de francs ; quant au budget général de l’instruction primaire, y compris celui de toutes les provinces, il a été presque de vingt millions de francs.

D’après le rapport du ministre Posse, on a compté dans toute la République, pendant la dernière année, 3,227 écoles publiques et privées (2,396 publiques et 831 privées) ; ces écoles ont reçu 254,608 élèves, dont 205,937 appartiennent aux écoles publiques, et 7,332 instituteurs et institutrices.

« Dans ces chiffres, constate le ministre, ne sont pas comprises les écoles normales ni leurs élèves, et, quelque flatteurs que soient ces résultats, ils ne doivent pas encore nous satisfaire : car bien que l’augmentation des écoles, des instituteurs, des élèves soit très considérable, on ne doit pas oublier que l’augmentation de la population d’âge scolaire est très grande aussi. »

Avant 1880, il n’existait pas d’édifices scolaires dans la capi-