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REVUE PÉDAGOGIQUE

TRADUCTION DU RAPPORT DE M. COLE.

Le progrès rapide qui caractérise la marche de l’enseignement manuel considéré, d’un commun accord, comme un élément nouveau de l’éducation publique, vient d’être affirmé par un journal d’éducation d’après ce fait que quarante-quatre de nos principales villes l’ont introduit sous des formes diverses.

L’apparition de l’enseignement manuel dans les écoles est d’ailleurs justifiée, selon ses très intelligents promoteurs, par sa qualité de principe uniquement éducatif.

La distinction entre l’enseignement manuel et l’éducation technique est très nettement appréciable. Le dernier tend vers l’acquisition d’une habileté capable de satisfaire aux exigences commerciales, et ne saurait trouver place dans une instruction qui incombe aux dépenses publiques. L’objet du premier est d’ajouter chez l’enfant, au pouvoir d’expression demandé au développement oral, la puissance d’expression par la ligne et la construction.

Assurément un bénéfice indirect, social et économique, dérivera-t-il du tour donné à l’attention des enfants vers les recherches mécaniques et aussi de la plus équitable appréciation qu’ils feront de la valeur et de la dignité du travail qui aura été leur nourricier ; mais ce bénéfice n’est pas le seul qui puisse justifier l’adoption de l’enseignement manuel dans le système des écoles publiques. Ainsi qu’il a été dit, en effet, et très justement : les écoles ne sont pas établies dans le but d’enseigner aux enfants comment ils pourront suffire à leur vie, mais bien comment ils doivent vivre.

Elles n’ont pas à faire des commerçants, mais des hommes d’éducation.

Ces conclusions étant acceptées comme bases fondamentales, votre Comité spécial a proposé au Conseil, en octobre dernier (1887), les résolutions suivantes :

Résolution : Il est utile et sage que l’enseignement manuel fasse partie des cours d’instruction dans nos écoles publiques.

Résolution : Pour faire cet essai dans les conditions les plus économiques, une salle du rez-de chaussée de l’École supérieure qui est en construction sera consacrée à un atelier de travail du bois ; un instituteur spécial sera attaché pour l’année à cette école afin de familiariser les élèves avec l’outillage ; la dépense totale ne devra pas dépasser 1, 500 dollars,

Ces décisions étant prises, les appropriations suivirent à court délai ainsi que la mise en état de l’atelier, et en janvier dernier (1888), les classes se trouvant agencées, le cours fut ouvert.

« L’atelier, aménagé à douze établis doubles, permet, par classe ou division, l’accès à vingt-quatre élèves. Vingt-quatre casiers pour outils furent installés, chacun d’eux contenant la série suivante :

(Suit la nomenclature de l’outillage tant individuel que commun).