d’arriver par l’école à rapprocher de nous les indigènes et à les rendre des collaborateurs précieux dans l’ouvre de colonisation entre prise par les Européens.
Les cartes de voyage à demi-tarif pour les instituteurs des colonies. — L’administration des chemins de fer de l’État et les différentes compagnies concessionnaires ont étendu aux instituteurs et institutrices primaires des colonies la réduction au demi-tarif consentie en faveur des fonctionnaires du même ordre de France et d’Algérie. Il a été décidé que, pour obtenir des bulletins de demi-place, les intéressés devront, à leur arrivée en France, s’adresser à l’inspecteur d’académie du lieu le plus voisin du port de débarquement, auquel ils présenteront un certificat d’identité et leur photographie, laquelle portera leur signature ainsi que celle de l’inspecteur. Le certificat dont il s’agit, qui sera délivré, dans chaque colonie, par le chef du service de l’instruction publique, sera remis à chaque fonctionnaire avant son départ. Au retour, les demandes de demi-place seront signées par l’inspecteur d’académie du département dans lequel se trouvera le fonctionnaire colonial, au moment où il recevra son ordre de départ.
NÉCROLOGIE
M. P. GOY
L’École normale d’instituteurs de Toulouse vient de perdre son directeur, M. Pierre Goy. Il s’est éteint à l’âge de 65 ans, à la suite d’une très courte maladie, que rien n’avait fait prévoir. Je voudrais dire quelques mots de cette existence toute pleine de pensée, d’œuvres, d’influence, qui, du premier jour au dernier, s’est écoulée sans éclat et sans bruit.
J’ai connu Goy il y a déjà bien longtemps ; c’était au moment où j’entrais au collège de Sainte-Foy et où il en sortait avec Paul Broca, qui depuis s’est toujours honoré de son amitié. L’un et l’autre restèrent un an de plus dans la maison, pour y donner quelques leçons ; des deux jeunes maîtres, celui qui paraissait le mieux assuré d’une longue carrière, Broca, était destiné à disparaître le premier ; tous deux ont été enlevés prématurément en pleine activité, laissant leur tâche interrompue. Tel m’apparut alors Goy, simple, réservé, modeste, affectueux, réfléchi, tel je le retrouvai plus tard lorsqu’il me fut donné de mêler ma vie à la sienne.
Je le rejoignis quatre ans après, en 1847, à la Faculté de théologie protestante de Montauban. Bien qu’il fût aussi éloigné que possible du type de l’étudiant qui jure par ses cours, par ses maîtres ou qui passe de brillants examens, il occupait un rang à part dans l’estime de tous, professeurs et élèves : on appréciait chez lui, avec la parfaite