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REVUE PÉDAGOGIQUE

qu’ils passaient à la colonie, roulés dans la nature, étaient pour eux des jours de griserie physique et intellectuelle. Ils étaient (cela est à la lettre) ivres de grand air et de sensations inconnues. Il leur fallait une semaine pour se remettre. Mais ils apprenaient plus dans ce mois, à ouvrir les yeux tout simplement, que durant toute l’année à l’école.

Ce sont là les bienfaits des colonies scolaires, Aussi l’institution s’est-elle répandue rapidement dans tous les pays d’Europe. Nous ne saurions restzr en arrière de ce mouvement. Le ministère a cru qu’en mettant sous les yeux du public des documents authentiques qui lui apprendront et les efforts déjà faits, et les résultats obtenus, et les services que peut rendre l’œuvre dans l’avenir, il préparerait les esprits à l’accueillir avec faveur ; à contribuer au succès en l’aidant et de sa propagande et au besoin même de sa bourse.

Il ne s’agit de rien de moins que de faire, avec des enfants dont le sang a été vicié comme l’âme par le séjour malsain de Paris, de fiers soldats et de bons patriotes. Et alors mème qu’on n’obtiendrait pas ce résultat dernier, n’est-ce donc rien que de donner, des petits êtres déshérités de toutes les joies de la vie, un mois de bon soleil, d’air pur, et de sensations heureuses ? N’y a-t-il pas là de quoi tenter votre cœur ?