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L’INSPECTION MÉDICALE DES ÉCOLES
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noms usuels des affections qui peuvent atteindre le cuir chevelu, la figure, la bouche, les oreilles, les yeux, la voix, la respiration, etc. Dans la seconde, qui est réservée à l’instituteur, celui-ci se bornerait à inscrire, en regard du « terme symptomatique », le nom de l’élève chez lequel il aurait remarqué un des signes énoncés. Dans la troisième enfin, le médecin inspecteur consignerait son diagnostic précis, avec les mesures à prendre. Ces tableaux signés et datés par l’instituteur et par le médecin inspecteur seraient envoyés à des époques déterminées à l’autorité supérieure. Quant au carnet à souches, il servirait à l’usage que voici : sur la souche, le médecin inscrirait son diagnostic, les conseils à donner, les mesures à prendre, comme dans la troisième colonne du tableau mensuel. Des deux bulletins d’avertissement qui sont attachés à cette souche, l’un serait rempli cet signé par l’instituteur, qui reproduirait en substance les indications portées sur la souche et qui l’adresserait avec le second bulletin au maire de la commune ; le second bulletin, portant les mêmes indications, serait signé par le maire et envoyé par lui à la famille intéressée. De cette façon, il resterait à l’école et à la mairie une sorte de « casier sanitaire » de chaque écolier, casier dont il pourrait, dans certaines circonstances, demander copie pour servir ce que de droit. Les tableaux conservés avec soin seraient en outre une source de précieuses informations pour la statistique médicale.

Telles sont les principales vues exposées par M. le Dr Bailly dans son intéressante conférence du 29 mai dernier. Elles nous paraissent celles d’un homme qui a vu de près les écoles et qui s’y intéresse. Nous regrettons que notre incompétence nous empêche de les juger et d’en faire ressortir tout le mérite. Nous nous bornerons à dire qu’il a rendu un véritable service en soulevant une fois de plus cette grave question de l’inspection médicale des écoles, et nous exprimerons le vœu que l’administration, prenant en considération ces efforts individuels, cherche et trouve un moyen pratique d’organiser et de faire fonctionner partout cette institution. En attendant, nous lui demanderons de mettre entre les mains des instituteurs une instruction où seraient sobrement rappelées les principales précautions à prendre par un chef d’école pour préserver la santé des enfants et pour assurer la bonne hygiène des locaux scolaires. Nous croyons savoir que cette instruction existe et qu’elle a été préparée par une commission d’hygiène instituée auprès du ministre, il y a deux ou trois ans : nous ne savons pas trop pourquoi elle nu jamais vu le jour.

E. J.