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REVUE PÉDAGOGIQUE

par le moindre inspecteur d’arrondissement ! comme toute opposition se serait empressée de rentrer sous terre au premier froncement de sourcils de monsieur l’inspecteur ! L’instituteur français ne connaît pas cette servilité, et le Congrès du Havre en a rendu témoignage.

Dans les discussions, deux choses frappaient surtout l’observateur étranger, — et spécialement l’observateur allemand : d’une part, l’aisance et la correction avec laquelle l’instituteur français manie sa langue ; et d’autre part la franchise courageuse avec laquelle il parle quand il craint de se voir lésé dans ses droits. On voit que nos collègues français se sentent les citoyens d’un pays libre.

— À propos du Congrès des instituteurs de la Hongrie méridionale, tenu en juillet dernier à Grand-Kikinda, le directeur d’un journal scolaire hongrois de langue allemaude, la Neue ungarische Schulseitung, fait des réflexions mélancoliques sur les progrès de la « magyarisation ». À ce congrès, dit-il, l’intolérance a été poussée si loin, que la lecture d’un télégramme rédigé en allemand a soulevé de vives protestations, et que des instituteurs allemands qui, à La soirée dansante donnée en l’honneur du Congrès, causaient entre eux dans leur langue, reçurent l’injonction d’avoir à parler magyar. « Et quand on pense, ajoute le journal, qu’il y a seulement treize ans, au congrès des instituteurs de la Hongrie méridionale tenu à Verschetz, on agita la question de savoir s’il serait permis aux orateurs de se servir d’une autre langue que l’allemand ! » Tempora mutantur.

Ceux-là nous semblent mal venus à se plaindre de la « magyarisation », qui ont pratiqué ou pratiquent encore avec tant de zèle, en Hongrie, en Bohême, en Schleswig, et ailleurs, la « germanisation ».

Italie. — Le député Merzaria a présenté le 10 décembre à la Chambre des députés le rapport de la commission chargée d’examiner le projet de loi présenté par le ministre Coppino pour l’augmentation du traitement des instituteurs. Le rapport conclut à l’adoption.

— La Chambre des députés a voté la création à Rome d’une école de gymnastique destinée à former des maîtres de gymnastique pour les écoles secondaires et les écoles normales.

— Il paraît depuis le 15 octobre dernier, à Turin, chez les éditeurs Camilla et Bertolero, une revue mensuelle du même format que la nôtre, et qui porte le titre de Rivista pedagogica italiana. Ce nouvel organe de la science de l’éducation, qui paraît devoir prendre rang parmi les meilleurs périodiques de la péninsule, a pour directeur M. Francesco Veniali, écrivain pédagogique très estimé en Italie, et qui après avoir rempli pendant plusieurs années les fonctions ’inspecteur général de l’enseignement primaire, vient d’être nommé provéditeur aux études de la province de Livourne. Dans la liste des collaborateurs de la Rivista pedagogica, nous remarquons les noms de MM. Andrea Angiulli, professeur de pédagogie à l’université de Naples, Bagatta, directeur de l’école normale de Gênes, Salvatore Colonna, directeur des écoles communales de Torre Annunziala, De Dominicis, professeur de pédagogie à l’université de Pavie, Fornelli, professeur au lycée Visconti à Rome, Latino, professeur de pédagogie à l’université de Palerme, Pasquale, directeur de l’école normale de Caserte, Siciliani, professeur de pédagogie à l’université de Bologne.


— M. Pietro Siciliani, dont nous venons d’écrire le nom parmi