Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1885.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée
178
REVUE PÉDAGOGIQUE

géographie, qui participe de ces deux ordres, passerait tour à tour, d’un professeur à l’autre, chacun l’enseignerait une année à son point de vue spécial, soit historique, soit naturel. C’est tout au plus dans les hautes classes qu’on devrait admettre un plus grand nombre de professeurs, et encore avec la plus grande réserve.

Nous ne pouvons entrer ici dans le détail des réformes, des suppressions et déplacements que l’auteur énumère et justifie. Bornons-nous à la remarque sur laquelle il insiste avec beaucoup de raison : c’est que l’éducation des gymnases s’adresse à des enfants et non à des étudiants, qu’elle ne devrait jamais perdre son caractère scolaire élémentaire, pédagogique, jamais empiéter sur la spécialité scientifique, sur les études universitaires. Ce sont des enfants qu’il s’agit de former, de préparer à la vie, à l’étude, au travail, et non des savants en herbe qu’on doit bourrer des plus nouveaux résultats de la science. Au lieu de disperser, d’étonner, d’étourdir leurs esprits, il vaut mieux les concentrer, les fortifier, les confier à des maîtres moins nombreux, mais mieux préparés à élever des enfants.

La conclusion pratique de ce travail, c’est qu’il convient de donner aux futurs maîtres une éducation pédagogique, de modifier les examens qui donnent entrée dans la carrière, de faire des professeurs capables de discerner ce que demande l’enseignement de la jeunesse, plutôt que des spécialistes voués sans distraction à une seule étude, et qui accablent les enfants de fardeaux disproportionnés à leur âge et à leur vocation.

Soirées à la campagne. — Le Pœdagogium rend compte des efforts qui sont faits par un certain nombre d’instituteurs de la Haute-Autriche pour répandre l’instruction parmi les habitants des campagnes. Sous le litre de « Soirées de paysans », ils ont organisé des réunions dans les villages, où l’on fait des lectures de poésies, des conférences, des causeries familières, entre-coupées par des chants patriotiques ou populaires.

M. Frantz Schlinkert, instituteur à Vienne, a pris avec quelques-uns de ses collègues l’initiative de pareilles réunions. Voici la traduction d’une affiche annonçant une de ces réunions pour un dimanche de l’automne dernier :

« Invitation à un entretien gratuit pour les gens de la campagne dans l’auberge de M. Koppendorter, à Perwart.

» Le manger et le boire tiennent unis le corps et l’âme, et le travail ajoute par dessus un cercle de fer ; mais il faut aussi un amusement, sans cela le cœur se moisirait dans la poitrine et l’on finirait par ressembler à un tronc d’arbre dans la forêt, attaqué par la pourriture.

» C’est pourquoi nous avons décidé de nous réunir dimanche à 3 heures de l’après-midi dans l’auberge, etc., etc. On : y entendra toutes sortes d’histoires amusantes et instructives et divers chants. Prendront part MM… »