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LA PRESSE ET LES LIVRES

écoles qui sont au nombre de 12, 000 et forment les trois quarts des établissements d’enseignement primaire en Hongrie ; le congrès a adopté, dit-on, des procédés ingénieux pour arriver à combiner la série des années avec celle des matières, mais le Pædagogium ne nous en donne pas le détail.

Nous passons le reste, en notant seulement au passage un vigoureux effort du parti clérical pour reprendre la direction et refouler l’esprit laïque ; il comptait bien un tiers des membres présents ; il s’est montré résolu, compact, discipliné, votant toujours comme un seul homme, et constituant une sérieuse menace pour le prochain congrès.

Langue anglaise.

De l’éducation morale à l’école primaire. — On sait qu’en Angleterre et même en Amérique, où jusqu’à présent l’étude de la philosophie ne figure point dans le programme de l’enseignement secondaire, et né figure même souvent que sous une forme fragmentaire et historique dans le curriculum des universités, l’instruction morale a été longtemps considérée comme étroitement liée et subordonnée a l’instruction religieuse et, par conséquent, soit exclue de l’enseignement de l’école primaire, soit rattachée aux leçons de religion et aux classes de Bible. Depuis quelques années, cependant, et surtout depuis que l’instruction morale et civique a été réclamée sur le continent européen pour l’éducation primaire, on a commencé à se demander davantage, d’abord aux États-Unis, comme le constataient déjà les auteurs du Rapport sur l’instruction primaire à Philadelphie en 1876 (chapitre xxiii), puis en Grande-Bretagne, si l’instituteur et l’institutrice faisaient assez pour la formation du caractère de leurs élèves en leur lisant de temps en temps des passages de la Bible, qu’il leur était difficile de commenter sans violer ce pacte de neutralité religieuse qui est la règle dans les écoles d’outre-mer, et qui tend de plus en plus à devenir la règle même dans beaucoup d’écoles confessionnelles d’outre-Manche. Pour avoir droit aux primes et grants de l’État, il avait fallu d’abord rendre ces leçons de Bible facultatives ; on en est venu peu à peu dans les grandes villes à les réduire à un minimum qui leur ôte presque toute leur signification, et parfois même à les abandonner presque entièrement au zèle très variable des moniteurs des écoles du dimanche. L’opinion qui a longtemps régné en pays protestant que la Bible est un code de morale suffisant à tous les besoins de l’éducation était très ébranlée, aussi bien en Angleterre qu’en Amérique. Bien que certains éducateurs, comme le faisait encore, dans un meeting tenu à Clifton le 19 novembre dernier, le Rév. Brownrigg, secrélaire de la vaste association des écoles de l’Église anglicane (National Society), s’attardent encore à accuser la France d’enseigner