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REVUE PÉDAGOGIQUE

plus spécialement en vue des écoles normales. Aussi ne faut-il pas s’étonner d’y trouver, beaucoup plus que dans la plupart des autres, les principaux écrivains pédagogiques et en particulier ceux qui appartiennent à l’Autriche. C’est un ouvrage méthodique, bien ordonné, clair, vivant, avec des notices excellentes sur les auteurs, sur leurs œuvres, et une réelle habileté à discerner et à mettre en lumière les bonnes pages.

L’œuvre du Dr Pfalz : est beaucoup plus importante. Son Histoire de la littérature allemande dans les principaux traits de son développement et dans ses principales œuvres s’adresse aux plus fortes classes et aux élèves déjà avancés. Le premier volume est tout entier consacré au moyen âge. À la narration historique il joint les textes mêmes, de façon à mettre les pièces sous les yeux de ses lecteurs et de les amener à juger en connaissance de cause.

Arrêtons-nous là ; il y aurait encore bien d’autres histoires de la littérature allemande à signaler dans ces dernières années ; nous nous sommes bornés à ces derniers mois. Il faudrait y ajouter les innombrables recueils de morceaux choisis qui pullulent en Allemagne et qui mettent les principaux chefs-d’œuvre de la langue à la portée de tous.

Il est utile aussi de mentionner les nombreuses éditions populaires et à bon marché des meilleurs écrivains, en particulier la publication « historique-critique » de la Littérature nationale par Joseph Kürschner, avec le concours d’un grand nombre de savants (Berlin et Stuttgart, chez Spemann). Ce sont de petits volumes : de 50 pfennings (environ 65 centimes) bien imprimés, bien reliés, d’un texte exact, savamment établi, et qui constituent facilement une intéressante et précieuse bibliothèque.

Il y a là une preuve d’activité, de propagande intelligente, un choix d’instruments de culture, un mouvement de patriotisme bien placé, qui ne peuvent que nous servir de modèles. La connaissance et l’amour de la littérature nationale sont sans contredit l’un des plus puissants moyens d’éducation d’un peuple.

La pédagogie de Kant. ― La Zeitschrift für das Realschulwesen. appelle l’attention sur un petit livre déjà ancien, où Rink avait recueilli les diverses pensées de Kant sur la pédagogie. L’illustre philosophe de Kœnisberg n’avait malheureusement pas traité cette matière ex professo, mais il avait eu souvent l’occasion d’y toucher en passant, et il la faisait de main de maître, s’il en faut juger par ce petit recueil qu’on a appelé un « livre d’or ».

La plupart des vues de Kant se rattachent à celles de Rousseau ; presque tout ce qu’il a dit à l’éducation physique est emprunté, tant pour le fond que pour les images, à l’auteur de l’Émile. C’est à lui aussi qu’il a emprunté par exemple l’idée que la lecture des romans est funeste à la jeunesse.