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LA PRESSE ET LES LIVRES

Nous ne pouvons ici faire une analyse exacte et étendue de pareils livres, qui la plupart du temps ne sont que des compilations. Il nous suffira d’indiquer quelques titres, pour montrer combien l’activité scolaire des Allemands se porte de ce côté.

L’histoire de la littérature allemande de Rodolphe Matz est un livre très nourri de faits, de noms, de dates, de titres d’ouvrages, de jugements intéressants et dignes d’attention. Malgré son caractère de manuel, il donne à réfléchir, il témoigne d’un savoir extrêmement étendu, et semble plutôt fait pour servir de programme aux . professeurs que pour être mis directement dans les mains des élèves. Mais il est clair que des écoliers, nourris de cette forte publication, seraient bien préparés à comprendre les auteurs eux-mêmes. On pourrait reprocher au livre de M. Matz d’être trop dense et trop complet. Il peut servir utilement de memento et de guide aux étrangers.

L’histoire de la littérature allemande, depuis son origine jusqu’aux temps modernes, par Hirsch, offre un autre caractère. Ce n’est pas un manuel, mais une histoire étendue, à en juger d’après la première livraison qui vient de paraître et qui n’est guère consacrée qu’aux origines les plus lointaines et à la prose latine du moyen âge. Peut-être, malgré le ton un peu vulgaire qu’il affecte, ce livre ne sera-t-il ni assez populaire, à cause des longueurs et des détails qu’il laisse prévoir, ni assez scientifique, s’il se borne à exposer des faits et des jugements sans entrer dans les discussions approfondies auxquelles se plaît la critique allemande.

MM. Hentschel et Linke ont de moins hautes prétentions ; ils publient une Petite histoire de la littérature vraiment destinée aux écoles et qui semble bien à la portée des enfants, si du moins il est sage et de bon profit de donner un pareil enseignement aux écoliers. Peut-être est-il plus expédient de leur faire connaître directement un certain nombre de pages ou d’œuvres des auteurs que de les nourrir de noms, de dates et de titres qui ne rappellent pas grand’chose à leur esprit.

M. Horn, instituteur, semble avoir compris combien il est difficile et peu pratique d’enseigner ainsi la littérature aux enfants ; il s’est borné à écrire une trentaine de courtes biographies des principaux auteurs et d’y joindre quelques éléments de la poésie allemande. C’est simple, naturel, et ne contient guère que l’indispensable. Il appelle avec raison son livre : Auxiliaire pour l’enseignement de l’histoire de la littérature.

M. Krüger, recteur à Kœnigsberg, a publié une Histoire de la littérature allemande en images et en esquisses. C’est un petit volume de 82 pages avec des illustrations, arrangé avec ordre et méthode, et qui convient assez bien aux écoles.

Le livre de M. Gustave Zeynek, inspecteur des écoles à Troppau, en Autriche, a écrit ses Éléments de l’histoire de la littérature allemande