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LA PRESSE ET LES LIVRES

supprimât tout à fait, car il est bien superflu, disent-ils, d’examiner des élèves qui viennent de faire neuf années de classes dans des établissements publics, comme si personne ne les connaissait. L’administration a répondu qu’un accord était intervenu entre les différents États allemands pour exiger l’examen avant l’octroi du certificat de maturité, mais qu’elle était d’ailleurs disposée à introduire dans cet examen certaines facilités.

Ceux des membres de la conférence qui n’appartenaient pas au corps enseignant ont demandé avec instance que les notes de correction de devoirs fussent moins sévères, qu’elles fussent mesurées sur la force des élèves moyens et non des premiers ; ce n’est pas la surcharge de travail, c’est la sévérité des notes qui indispose souvent bien des pères de famille soit contre leurs enfants, soit les maîtres.

Les directeurs de gymnases ne contestent pas qu’il y ait bien des améliorations à apporter en toutes ces matières ; ils font remarquer que dans les dernières années ils se sont appliqués avec énergie et persévérance à supprimer toute surcharge de travail qui leur a été signalée, que les autres États allemands ont des exigences plus élevées pour le grec et le latin, que beaucoup de familles intelligentes commencent à déclarer que leurs enfants ne sont pas trop chargés dans les classes supérieures. Enfin, ajoutent-ils, il faut se garder d’aller trop loin dans cette voie, sous prétexte d’humanité et d’hygiène, et ne pas oublier qu’il s’agit d’habituer de bonne heure la génération future à un travail régulier et soutenu, qui ne peut en aucune façon nuire à la santé. Dans les petites villes : où les pères gagnent leur pain à la sueur de leur front, dans l’atelier ou aux champs, ils se montrent plus exigeants pour leurs fils et ne font pas entendre de plaintes sur la surcharge de travail imposée aux écoliers.

Il est à la fois désirable et possible, d’après les directeurs, de diminuer le nombre d’heures de leçons et surtout les matières d’enseignement dans certaines classes ; si l’on ne peut accorder deux après-midi entièrement libres, dans toutes les institutions, la faute en est à la difficulté d’établir au même moment les leçons de gymnastique, soit à cause des maîtres, soit à cause des locaux qui ne sont pas toujours libres quand on en aurait besoin ; mais, en principe, ils accordent que ce serait une excellente chose.

Ils insistent surtout sur le déplorable effet des classes trop nombreuses. Une classe de plus de 40 à 50 élèves rend absolument impossible qu’on s’occupe de chacun d’eux en particulier ; il n’y a plus de relations personnelles possibles entre maître et élèves, et la correction des devoirs ne peut en aucune façon tenir compte des individualités. Ils ajoutent que cinq pour cent des élèves n’ont d’autre but que celui d’obtenir le certificat d’études nécessaire au volontariat, et ne se préoccupent en aucune façon de s’instruire et de cultiver leur