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REVUE PÉDAGOGIQUE

a pu faire. Le livre se transformerait ainsi en un agenda moral, dont nous voudrions bien, pour notre part, avoir sous les yeux quelques spécimens.

Langue allemande.

Nous trouvons dans les Archives pédagogiques (dirigées par le Dr Brumme à Brunswick) et dans le Journal de Carlsruhe le compte-rendu d’une conférence qui a eu lieu dans cette dernière ville sur la convocation du conseil supérieur de l’instruction publique du grand-duché de Bade. Outre les membres de ce conseil, la conférence comprenait les directeurs des gymnases et de plusieurs établissements d’instruction, un certain nombre de médecins et de députés. Il s’agissait surtout de questions relatives à l’hygiène scolaire.

Nous allons résumer le plus rapidement possible les principales idées qui ont été échangées.

Le conseil d’hygiène demande que les enfants aient chaque semaine deux après-midi libres, que le nombre des heures obligatoires, sauf _celles consacrées à la gymnastique, soit de 28 par semaine pour les classes de sixième, cinquième et quatrième et ne dépasse pas 28 à 30 pour la troisième, et que la mesure des devoirs à faire à la maison soit strictement limitée.

Il demande également qu’on tende à simplifier les matières de l’enseignement, qu’on cesse d’exciter outre mesure l’émulation, qu’on évite les préparations écrasantes aux examens, et qu’enfin les maîtres aient soin d’indiquer, dans la correction des devoirs, les éloges aussi bien que les blâmes, afin d’encourager et de soutenir le moral des enfants.

La plupart de ces réclamations ont trouvé de l’écho dans la conférence. Toutefois le directeur du gymnase de Heidelberg a fait remarquer que, tout compte fait, les élèves du grand-duché de Bade ne sont pas plus surchargés que ceux des autres États allemands, qu’ils le sont même moins au point de vue de la grammaire dans la troisième, et au point de vue des mathématiques dans les classes supérieures. Les plaintes élevées contre l’excès de travail imposé aux enfants lui paraissent, en général, fort exagérées.

La conférence est d’avis qu’il ne faut pas laisser ébranler la pierre fondamentale sur laquelle repose l’instruction des gymnases, l’étude du grec et du latin ; mais elle est unanime à exprimer le désir que les livres de classe, et surtout les grammaires, soient plus clairs et plus simples et que l’étude purement philologique des langues cède le pas à la lecture et à l’interprétation des auteurs.

Plusieurs assistants voudraient qu’on restreignit le plus possible le nombre des études accessoires, et qu’on facilitât l’examen de sortie (examen à la suite duquel l’élève obtient un « certificat de maturité » qui correspond à notre baccalauréat), ou même qu’on le