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REVUE PÉDAGOGIQUE

Pour assurer le recrutement des maîtres, trois écoles normales ont été établies : deux pour les garçons, à Mustafa près d’Alger et à Constantine, et une pour les filles, à Miliana.

L’enseignement secondaire est donné dans un lycée, dix collèges communaux[1] et deux établissements libres à 2,386 élèves (déduction faite de 1,385 enfants suivant les cours primaires annexés à ces établissements).

Les écoles supérieures établies à Alger (écoles de médecine, de droit, écoles des lettres et des sciences) et les cours supérieurs de langue arabe comptent 725 élèves ainsi répartis :

École de médecine (élèves en médecine)
66
École de médecine (sages-femmes)
7
École de droit
304
École des lettres
124
École des sciences
28
Chaires d’arabe
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Ce rapide exposé de la situation de l’enseignement à ses divers degrés chez les Européens d’Algérie montre que nos compatriotes d’outre-mer avaient quelque droit d’être fiers des résultats obtenus par eux. Ils se vantaient volontiers de tenir le second rang, après le Canada, dans la statistique des pays classés d’après le nombre des enfants qui fréquentent les écoles.

Mais combien la situation change si, au lieu de considérer une catégorie seulement d’habitants, on tient compte de l’ensemble de la population et si l’on envisage l’état dans lequel nous avons laissé nos sujets musulmans !

Au 31 décembre 1882, pour une population scolaire évaluée à 460,000 enfants environ, il existait 21 écoles arabes françaises entretenues aux frais de l’État : ces écoles étaient en pleine décadence. Les missionnaires d’Afrique avaient, en outre, en Kabilie, quelques établissements dans lesquels les indigènes envoyaient leurs enfants — à défaut d’autres écoles — malgré la défiance que leur inspire le caractère religieux des maîtres

  1. Un de ces collèges, celui de Constantine, a été récemment transformé en lycée.