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REVUE PÉDAGOGIQUE

retraite, pendant lesquels ils retrouveraient des amis,des conseillers, des guides ; ils demandent que des visites régulières, officielles leur soient faites chez eux par les maîtres, et, à défaut de visites officielles, des visites amicales ; ils expriment enfin le désir. qu’une correspondance fréquente s’établisse entre les maîtres et les anciens élèves, pour le plus grand bien de ceux-ci, qui, livrés à eux-mêmes, seront bien aises de rencontrer ainsi un appui et des lumières. Ce n’est pas seulement le second examen qui y gagnera, ce sera le corps enseignant tout entier, ce sera l’école.

Un des délégués de la Bavière, inspecteur à Würzbourg, a donné quelques détails sur la façon dont les jeunes maîtres, dans ce pays, se préparent à ce second examen, qui est l’examen professionnel. Au commencement de chaque année, un plan de travail, avec des sujets de devoirs, élaboré par le comité des professeurs d’écoles normales, est soumis au gouvernement, qui fait les changements qu’il juge nécessaires, et donne son approbation. Les sujets de de devoirs roulent sur l’allemand, l’histoire, la géographie, souvent aussi l& pédagogie, l’arithmétique et l’histoire naturelle ; les côtés pratiques ne sont pas négligés ; des devoirs ont pour objet la tenue et l’enseignement de l’école. Tous sont choisis de façon à ce que les candidats puissent les préparer seuls. L’instituteur-chef (celui du chef-lieu de district), qui est chargé de diriger les études de ces jeunes maîtres, choisit dans le nombre certains sujets qu’il leur distribue. Les travaux écrits lui sont envoyés, il les corrige, et il en rend compte dans les conférences trimestrielles tenues sous sa direction. Parfois on demande aux candidats l’analyse de certains ouvrages ou parties d’ouvrages ; ces analyses sont écrites ou verbales et donnent lieu à des discussions.

Tous les travaux écrits sont envoyés au ministère, où il en est pris connaissance.

Cette organisation a été accueillie avec empressement par les jeunes maîtres, qui y trouvent une direction sûre, qui savent qu’ils ne travaillent pas au hasard, qu’ils suivent un plan, qu’ils ont un but vers lequel on les aide à marcher. De plus, il arrive souvent que l’instituteur-chef cause de ces différents sujets de travaux avec ses collègues plus âgés et que ceux-ci, y prennent intérêt, viennent assister et prendre part aux conférences des candidats. Ce sont autant de stimulants pour l’étude, pour l’’émulation, pour le progrès des uns comme des autres.

Langue anglaise.

La gratuité de l’enseignement primaire en Grande-Bretagne. — La question de la gratuité de l’enseignement primaire revient à l’ordre du jour en Angleterre. Un intéressant article de la Fortnightly Review (janvier 1884) a contribué à rouvrir le débat. Le parti radical, l’avant-garde de la gauche britannique, c’est-à-dire du parti minis-