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LA PRESSE ET LES LIVRES

Plusieurs membres du congrès ont relevé aussi les conditions de la vie de l’instituteur à la campagne, les mariages prématurés, auxquels quelques orateurs ont pensé que l’autorité devrait faire opposition, parce qu’ils sont un obstacle au travail préparatoire qu’exige le second examen.

La discussion a surtout porté sur le caractère que doit prendre ce second examen pour répondre réellement à son institution et rendre de réels services. Le rapporteur s’est plaint que trop souvent ce second examen ne soit considéré que comme une répétition du premier ; alors le jeune maître n’est préoccupé que de se rappeler et de repasser ce qu’il a appris à l’école ; il n’est pas stimulé par le besoin ou le désir d’apprendre du nouveau, de s’appliquer à une nouvelle tâche.

IL faut donc s’attacher à donner au second examen un caractère pratique et professionnel, s’assurer, non pas que le candidat à repassé les matières de l’enseignement, mais qu’il a acquis l’art d’enseigner, qu’il connaît la pratique de l’école, tout ensemble les règlements et les méthodes, qu’il s’est développé, qu’il est devenu un maître. Sans doute, s’il demande à être interroge sur un côte spécial, s’il s’est perfectionné dans une des parties du savoir, on peut lui donner celte satisfaction et en inscrire le résultat sur son certificat. De même, s’il a eu, au premier examen, une partie faible, insuffisante, on peut se réserver de l’interroger de nouveau sur ce point pour lui permettre de réparer une lacune.

Ce sont en Allemagne les professeurs et directeurs d’écoles normales qui font passer ce second examen ; il leur appartient donc de ne pas entièrement perdre de vue leurs élèves pendant cet intervalle. Déjà pendant le cours régulier des études, le rapporteur demande que l’on pose les jalons d’une éducation complète, à la fois théorique en vue du premier examen, et pratique en vue du second. Il demande que les sujets d’examen ne soient plus tirés au sort, mais désignés par la commission en se fondant sur la connaissance qu’elle peut avoir de la valeur de chaque candidat.

Quant à la préparation spéciale à ce second examen, elle serait plus sérieuse si les inspecteurs des écoles faisaient mieux leur devoirs ; ce sont, comme on le sait, les ecclésiastiques qui sont chargés de ces fonctions. Le rapporteur se plaint avec une certaine vivacité qu’ils ne s’en acquittent pas avec zèle, qu’ils ne visitent pas les écoles, qu’ils ne surveillent et n’encouragent pas les jeunes maîtres ; il reconnaît que ce sont en effet des personnes peu qualifiées pour celte tâche, à laquelle leurs travaux habituels et leurs études ne les ont pas préparés.

Quelques-uns des membres du Congrès ont proposé de resserrer les rapports entre les maîtres des écoles normales et les jeunes instituteurs ; ils demandent que l’administration favorise le retour de ceux-ci à la maison mère, pour quelques jours de repos, de