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LA PRESSE ET LES LIVRES

la nature humaine, prêchent à l’envi l’économie, la prévoyance, l’ordre, l’empire sur soi-même et l’exacte observation du devoir. Et sous tous les noms, sous toutes les formes, avec cette puissance et cette vivacité d’impression qui s’attache à ce qui frappe matériellement les yeux (oculis subjecta fidelibus), on tourne en dérision tout ce qui est respectable, et l’on met en scène la paresse, la bêtise, la gloutonnerie et le reste. Et l’on s’étonne que ces leçons profitent, et que le vice, l’impudence et le crime n’attendent plus le nombre des années ! Ce serait le contraire qui devrait surprendre. Il y a quelque part, dit-on, sur le chantier (sur un chantier qui n’est pas trop solide, peut-être), une loi tout spécialement préparée à l’intention de la fine fleur de la jeunesse française. C’est de la répression, c’est-à-dire de la médecine sociale, ou de la chirurgie. Je ne me hasarderai pas à en apprécier ici la valeur. Je puis bien avouer, tout au moins, que c’est l’hygiène qui, à mes veux, et sans médire de ses sœurs, mérite la préférence, et que c’est à prévenir, plutôt qu’à punir, sauf à punir quand il n’y a pas moyen de faire autrement, que j’aimerais qu’on s’attachât (principiis obsta). Le sage qui, dans un moment de folie, avait parié de boire la mer, déclarait, le lendemain, qu’il n’avait pas entendu se charger des fleuves. Si nous voulons tarir la mer d’iniquité, disait un jour, avec sa finesse habituelle, notre regretté confrère M. E. Laboulaye, c’est aux affluents de toute sorte qui l’alimentent qu’il faut nous attaquer. »

REVUE DES PUBLICATIONS EN LANGUES ÉTRANGÈRES Langue allemande.


Le second examen des instituteurs. — Les instituteurs en Allemagne ont deux examens à passer. Le premier, qui correspond à notre examen du brevet élémentaire, se passe à la sortie de l’École normale ; il permet aux jeunes gens qui l’ont subi d’être placés comme stagiaires ; mais ils ne peuvent être nommés à titre définitif que s’ils passent, au bout de deux ans au moins et de quatre ou six ans au plus selon les États, un second examen, qui aboutit à une sorte de certificat d’aptitude professionnelle. Ceux qui ne peuvent l’acquérir au moment fixé peuvent être remerciés ; or ne les garde que par tolérance et jusqu’à ce qu’on ait un personnel assez nombreux pour pouvoir les congédier sans inconvénient.

Le Congrès des professeurs et directeurs d’écoles normales qui a eu lieu dans la ville de Hanovre et dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs dans notre dernier numéro, avait mis ce second examen à son ordre du jour, sous ce titre : « Secours que l’école normale doit prêter au jeune instituteur pour son développement professionnel. »