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Vient ensuite le règlement de la journée.

« On se levait à cinq heures et demie… ; on faisait la prière en commun dans la chambre ; puis chacun étudiait sa leçon, qui était de la prose pour le matin. À sept heures, chacun Ia répétait au maître, l’un après l’autre. On déjeunait ensuite. Puis on se remettait à sa table ; chaque enfant faisait sa version, qu’on leur recommandait de bien écrire. La version faite, ils la lisaient au maître, l’un après l’autre. S’il restait du temps, on leur faisait expliquer la suite de leur auteur qu’ils n’avaient point préparée (exercice collectif). À onze heures, on allait au réfectoire. Les enfants d’une même chambre étaient à une même table avec leur maître, qui avait soin de leur servir à manger et à boire. La récréation se passait dans le jardin, quand le temps le permettait, et il y avait toujours un des maîtres qui ne quittait pas les enfants, mais sans les gêner en rien dans leurs jeux. En hiver, ou encore lorsque le temps était mauvais, ils se retiraient dans une grande salle, où il y avait un billard, un tric-trac, des échecs, des dames, des cartes. Ces cartes étaient un certain jeu où l’on avait renfermé tout ce qui regarde l’histoire des six premiers siècles… On ne voyait jamais de disputes ni de contestations parmi eux pour quoi que ce fût. On les avait tellement accoutumés à se prévenir d’honneur les uns les autres que jamais ils ne se tutoyaient ni ne se disaient la moindre parole blessante. La récréation terminée, on s’occupait alternativement d’histoire et de géographie (il semble que cette leçon était commune). Puis ils remontaient dans leurs chambres pour étudier la poésie, dont ils faisaient la répétition au maître à quatre heures, comme le matin, etc. — À huit heures et demie, on faisait la prière en commun : tous les enfants des différentes chambres, les messieurs et les domestiques y assistaient. — Les jours de congé, on sortait de l’enclos et l’on allait vers Marli, Versailles ou Saint-Cyr, etc. ».

École des Granges. — M. Villeneuve d’Andilly et M. Thomas du Fossé, avec d’autres encore, furent placés chez M. Retard, curé du Magni, paroisse de Port-Royal, d’où ils retournèrent à Port-Royal même six mois plus tard, non plus dans l’abbaye comme autrefois, parce qu’elle : était occupée par les religieuses, mais à la ferme des Granges, sur la hauteur. Plusieurs enfants