Page:Revue pédagogique, premier semestre, 1882.djvu/633

Cette page n’a pas encore été corrigée
621
ROLLIN ET LE TRAITÉ DES ÉTUDES

avant à peine suffi pour une dernière fondation qu’il avait faite des sœurs de charité pour instruire les filles, et pour prendre soin des malades. »

Rollin professa les humanités au collège du Plessis de 1683 à 1692, époque où sa santé ne lui permit de conserver que la chaire d’éloquence latine au Collège royal. Il désirait d’ailleurs se livrer à l’étude de l’histoire. L’Université de Paris le choisit deux fois pour recteur en 1694 et en 1695. Puis on le décida à se charger de relever le collège de Beauvais, dont il fut principal jusqu’en 1712, où l’influence victorieuse des jésuites le contraignit à résigner ses fonctions. Fidèle imitateur de M. Hersan, il aidait de sa bourse les maîtres, n’étant pas au collège, disait-il, pour s’enrichir, mais pour servir l’Église et l’État. Ses relations avec les jansénistes, son amitié pour le P. Quesnel, lui attirèrent de nouvelles persécutions de Le Tellier, confesseur du roi. Cependant ce fut lui qui reçut la mission de remercier le roi de l’établissement de l’instruction gratuite en 1719, et l’année suivante, il fut une troisième fois recteur. C’est à ce titre qu’il protesta contre la bulle Unigenitus et en appela à un concile futur. Lorsque l’Université, le 11 mai 1739, fit solennellement sa soumission au pape et accepta la bulle, Rollin, fort de sa conscience, s’avança résolument au milieu de l’assemblée et renouvela sa protestation, malgré les efforts du recteur pour lui imposer silence.

Forcé de se démettre par ordre supérieur, il se retira tout à fait dans la vie privée et publia, de 1726 à 1798, le Traité des Études, pour éclairer comme écrivain ceux qu’il ne pouvait plus guider comme professeur. De 1730 à 1788, il fit paraître son Histoire ancienne, et