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DU DEVOIR SCOLAIRE À DOMICILE

Résumé des conférences des Instituteurs du XXe arrondissement de Paris sur le travail à imposer aux élèves en dehors des heures de classe.

Le devoir à domicile est dans nos mœurs scolaires. Notre programme est chargé et nos élèves nous quittent prématurément ; la plupart des leçons doivent être suivies d’un exercice d’application quine peut toujours être fait à l’école : de là la nécessité d’imposer aux enfants une tâche en dehors des heures de classe. Les familles elles-mêmes recherchent le devoir, non-seulement parce qu’elles en espèrent des progrès plus rapides, mais encore parce qu’il procure à l’enfant une occupation sans laquelle il ne saurait pas toujours faire un bon usage de ses loisirs. Dans la plupart des ménages des ouvriers de Paris, la place est petite, et la mère a trop à souffrir de la turbulence des enfants quand cette occupation ne vient y mettre un frein. Aussi sommes-nous obligés de résister aux désirs des parents, — qui viennent nous réclamer avec insistance une tâche supplémentaire avant même que les enfants soient capables de la fournir utilement.

Mais, pour que les devoirs faits dans la famille produisent de bons résultats, il faut que le maître apporte dans leur choix beaucoup de tact et d’intelligence, et c’est là assurément l’une des parties les plus délicates de sa tâche. Si ce choix est bon, le devoir peut contribuer dans une large mesure aux progrès des études ; s’il est maladroit, mieux vaudrait s’abstenir, car on irait contre le but qu’on se propose d’atteindre.

Voici, selon nous, quelles doivent être les principales conditions d’un bon devoir.