vanes du nord et des caravanes du sud, « en dehors, par conséquent, des lignes que suivent les traitants ». Dans les enseignements qu’il recueillit il y eut bien quelques contradictions ; mais enfin sur les indications d’un chef nommé Loukili, le 3 mai 1874, il arriva au Loukouga ; c’est le nom rue donnent les indigènes au fleuve formé par le grand lac. Je vis, dit-il, une sortie de plus d’un mille (1,609 mètres) de large, mais fermée aux trois quarts par un banc de sable herbu. Un seuil traverse même ce passage ; parfois la houle vient s’y riser violemment, bien que dans sa partie la plus haute il soit encore couvert de plus de six pieds d’eau ». Le chef affirma que plusieurs de ses sujets en s’abandonnant au cours du Loukouga, étaient arrivés au Loualaba. C’était un précieux renseignement. Caméron tenta lui-même de descendre la rivière, mais à peine fit-il cinq ou six milles ; il fut arrêté par des amas de végétations flottantes.
Le Tanganyika n’est donc pas un bassin fermé ; par une brèche, la seule reconnue jusqu’ici, les eaux traversent l’épaisse ceinture de montagnes qui l’entoure, sur le 6° de lat. Mais comment Livingstone n’a-t-il pas remarqué ce Loukouga ? Il a passé devant ; il l’a même traversé à son origine ! dans le mois de mars, il est vrai, ct le lac n’étant pas dans son plein, il dut sans doute tenir sa barque loin des rives marécageuses, et il ne distingua pas la rivière qui commençait des nombreux canaux sans courant qui se prolongent dans l’intérieur des terres et que Caméron constata lui-même.
C'est une grande découverte qui suffit pour illustrer un nom. Le Tanganyika s’écoule par le Loukouga dans le Loualaba.
Caméron revint à Udjiji pour se reposer ; puis s’engageant à l’ouest sur les pas du grand missionnaire, il arriva Le 8 août 1874 à Nyanngoué.
Il était plein d’espoir : il n’avait qu’à suivre le fleuve. Mais les Arabes qui l’avaient escorté jusque-là étaient bien décidés à ne pas le laisser pénétrer au nord-ouest dans les pays d’où ils tirent les esclaves : et en paraissant le servir, ils le trompèrent. le confièrent à un chef, Tipo-Tipo, qui l’emmena dans la vallée du Lomani ; ce chef lui parlait d’un lac Sankorra qui alimentait le Loualaha, de rivières qui du sud et du nord arri-